Libération de cinq des neuf employés de l'ambassade britannique Le Temps-Agences - Les premières opérations de recomptage partiel des résultats de l'élection présidentielle iranienne du 12 juin n'ont pas montré de changement par rapport aux chiffres initiaux, selon l'agence Fars hier. Le Conseil des gardiens, chargé de valider la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, avait décidé d'un recomptage de 10% des urnes, prises "au hasard" dans toutes les provinces du pays. Cette décision était censée mettre un terme aux accusations de fraude à grande échelle portées par les trois candidats rivaux de M. Ahmadinejad au scrutin: Mir Hossein Moussavi, Mehdi Karoubi et Mohsen Rezaï. Ces derniers ont refusé de déléguer leurs représentants au recomptage, en mettant en doute l'impartialité du Conseil, ainsi que l'étendue des irrégularités touchant aussi bien la campagne électorale que le décompte des résultats. Cette défiance a été alimentée par les assurances répétées du pouvoir, comme celle du ministre des Renseignements Gholam Hossein Mohseni Ejeie hier qu'aucune "fraude organisée" n'avait eu lieu. Selon Fars, le contrôle entamé hier matin était terminé, avec des résultats inchangés, dans la grande ville de Karaj (nord), à Kerman (sud), ainsi que dans celles de moindre importance de Nahbandan (est), Sarbisheh (est) et Babolsar (nord). Le même scénario s'est reproduit ensuite, toujours selon Fars, pour les grandes localités de Robat-Karim et Eslam-Shahr, qui dépendent de la province de Téhéran. Seule exception notable, selon l'agence, la ville de Zahran dans la province de Kerman, où sur neuf urnes recomptées, pour un nombre total de bulletins non précisés, M. Ahmadinejad a gagné une voix, M. Moussavi en a perdu deux et M. Karoubi une, alors que M. Rezaie est resté inchangé. Le Conseil des gardiens, qui est sous l'autorité du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, a clairement indiqué à plusieurs reprises depuis le 12 juin que la réélection de M. Ahmadinejad était acquise. Le guide avait été le premier à valider oralement ce scrutin en déclarant le 13 juin que le résultat était une "grande fête" pour la nation. Le Conseil doit encore se prononcer officiellement sur l'élection, alors que la contestation contre le déroulement du processus électoral ne faiblit pas. Les opérations de recomptage devaient se terminer dans la soirée. Le principal candidat de l'opposition, M. Moussavi, avait par avance nié toute légitimité au Conseil pour se prononcer de façon impartiale sur l'élection. Il a demandé avec M. Karoubi l'établissement d'une commission indépendante du pouvoir et à défaut l'organisation d'une nouvelle élection. Par ailleurs, l'Iran a libéré cinq des neuf employés locaux de l'ambassade de Grande-Bretagne et assuré hier qu'il ne souhaitait pas réduire ses relations diplomatiques avec les Occidentaux malgré la crise provoquée par la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. Londres a confirmé ces libérations, et jugé "inacceptable" le maintien en détention de leurs quatre collègues. "Sur neuf personnes arrêtées à ce jour, cinq ont été libérées et les autres sont toujours interrogées", a dit à la presse Hassan Ghashghavi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a assuré que ces arrestations n'annonçaient pas "une réduction" des liens diplomatiques, mais signalé qu'elles étaient fondées sur des "preuves". "L'ambassade britannique envoyait son personnel parmi les émeutiers pour les guider", avait affirmé dimanche le ministre des Renseignements Gholam Hossein Mohseni Ejeie. Le régime iranien affirme depuis plus d'une semaine que les troubles qui secouent le pays à la suite du scrutin du 12 juin, faisant au moins 20 morts, ont été organisés par l'Occident, au premier chef la Grande-Bretagne. Les Occidentaux démentent fermement, tout en mettant en doute la validité du vote et en condamnant la dureté de la répression des manifestations.