Les péripéties de cette affaire où le directeur d'une société est accusé de détournement de fonds sont enchevêtrées et complexes. Son Associé majoritaire il fut désigné pour occuper le poste de direction, et ce, d'un commun accord avec son associé celui là même qui a déposé une plainte contre lui au parquet, pour malversations et mauvaise gestion. L'audit qui fut chargé de procéder au contrôle de la situation financière de la société, révéla que ce dernier n'a pas hésité à utiliser l'argent de la société pour ses besoins personnels, tel que l'achat d'une voiture luxueuse, ou le recrutement de personnel auquel il octroyait des salaires exorbitants, ou encore le règlement des factures personnelles d'électricité et de téléphone privé. L'ensemble des sommes détournées a été arrêté par le rapport d'audit à près de 500 mille dinars. Le directeur en question fut inculpé d'abus de confiance qualifié et comparut dernièrement devant le tribunal de première instance de Tunis, où il nia tout détournement, quel qu'il soit, déclarant que les dépenses n'étaient engagées qu'après accord préalable de son associé. Il ajouta que ce dernier avait même choisi pour lui la voiture luxueuse qu'il acheta pour la société, et non pas pour usage strictement personnel. L'avocat de l'accusé affirma que son client avait participé à 80 % au capital de la société. Il pouvait donc se permettre à ce titre, de profiter de sa part des bénéfices et au moins au prorata de son apport. D'autant plus qu'il est associé majoritaire. Il présenta des documents à l'appui des arguments présentés, et de ce fait il sollicita l'acquittement pour son client, l'accusation étant dénuée de tout fondement. L'affaire est mise en délibéré.