La victime dans cette affaire travaille en tant que serveuse dans un restaurant de la place. Elle accuse un client d'avoir eu un comportement indécent à son égard, joignant le geste à la parole en essayant de lui faire des caresses après l'avoir appelée, feignant lui demander un service quelconque. La jeune fille affable et souriante avec les clients, répond toujours avec plaisir et dévouement à toute demande qui lui est adressée par tous ceux qui viennent goûter aux délices de ce restaurant. Elle alla vers le client qui semblait avoir instamment besoin de quelque chose. Il voulait peut-être reprendre un plat ou demander un dessert ou un rafraîchissant. Mais dès qu'elle approcha de sa table, elle poussa un cri strident et repoussa le client polisson qui n'a pas hésité à mettre la main là où il ne fallait pas. Elle fut d'ailleurs grandement choquée par cette attitude à laquelle elle ne s'attendait pas du tout. Elle alla dare-dare à la police afin de porter plainte contre son agresseur avec à l'appui, les noms des trois témoins oculaires qui se trouvaient sur les lieux au moment des faits ainsi qu'un certificat médical faisant état d'ecchymoses qu'elle présentait dont notamment celles se trouvant à des endroits sensibles du corps. Le médecin mentionna en outre que la victime était en état de choc et avait besoin de plusieurs jours de repos afin de se remettre sur le plan psychique. Interpellé par les agents de la brigade criminelle, le jeune homme nia en bloc les faits qui lui étaient reprochés, en déclarant en outre que le jour des faits il ne se trouvait pas du tout dans le restaurant. Inculpé de harcèlement sur la personne d'une jeune fille, il comparut devant le tribunal de première instance de Tunis, et persista dans ses dénégations. Son avocat plaida l'absence de preuves, pouvant incriminer son client de manière indubitable et tangible. Il ajouta que d'une part le certificat médical ne prouve pas le lien de causalité entre les dommages subis par la victime et les faits reprochés à son client. Par ailleurs l'avocat fit observa que les témoignages sont contradictoires, puisque, l'un des témoins présent sur les lieux, affirme n'avoir rien vu. Ce qui laisse planer le doute dont bénéficie juridiquement le client. L'avocat demanda pour toutes ces raisons, l'acquittement de son client. Y a-t-il eu harcèlement ? Le tribunal appréciera.