Le Tunisien est de plus en plus exigeant, et ce à cause du changement de son comportement et de ses habitudes culinaires. Il s'est habitué à consommer toutes les variétés agricoles tout au long de l'année. D'ailleurs, il tolère rarement les carences enregistrées dans des secteurs stratégiques, comme les céréales, le lait, les viandes, l'huile, les fruits et les légumes. Si nous avons développé des stratégies pour mieux approvisionner le marché en la matière, beaucoup reste à faire à ce niveau, en ce qui concerne l'encouragement des agriculteurs et à la gestion des stocks de régulation. Il s'agit en fait d'une responsabilité partagée entre les ministères de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques, du Commerce et de l'Artisanat et essentiellement les groupements spécialisés et l'UTAP. Car il s'agit bel et bien de la sécurité alimentaire et de l'autosuffisance que nous aspirons à réaliser dans tous les secteurs. Un des secteurs stratégiques, l'agriculture occupe 12 % du PIB. Malgré les efforts déployés dans le domaine pour lui donner un nouvel élan et garantir la sécurité alimentaire, beaucoup reste à faire à ce niveau. C'est ce qui explique d'ailleurs la réalisation de 16 stratégies dans des domaines fondamentaux ; (grandes cultures, céréales, lait, viandes, olive...) qui seront prêtes dans quelques mois. Le ministère de tutelle vise à travers cette mesure à améliorer le rendement de l'agriculture et surtout voir plus clair à long et moyen termes. Il sera question aussi d'optimisation de l'exploitation des ressources naturelles et de développement de la recherche agronomique. Les agriculteurs seront quant à eux concernés par ces stratégies et ce en réglant leurs dettes tout en encourageant l'investissement dans le domaine. Les stratégies pour impulser la production agricole sont de plus en plus importantes dans un contexte économique mondial instable, où les prix des produits alimentaires sont gérés et imposés par les pays producteurs. Or si nous avons enregistré un recul à ce niveau, à cause de la chute du prix du pétrole dans le marché international et la régression de la demande des gros consommateurs, il n'en reste pas moins de restructurer notre agriculture pour garantir l'équilibre du marché local. Des problèmes récurrents étroitement liés à la gestion des stocks se reproduisent chaque saison. Ces incidences ont un effet direct sur les prix pratiqués qui sont décidés par les professionnels. Les insuffisances enregistrées dans quelques produits (pommes de terre) en constituent la preuve. En fait, le ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques ne cesse d'évoquer les initiatives prises et les plans réalisés pour garantir l'équilibre en la matière, améliorer la production et consolider les stocks pour mieux répondre à la demande locale. Des programmes qui restent néanmoins sans résultats concrets car la réalité n'est guère conforme aux slogans. Par ailleurs, le ministère parle des résultats record enregistrés en terme d'autosuffisance à l'exception des céréales. Toutefois, nous continuons à gérer très mal les excédents ce qui se répercute négativement sur l'approvisionnement du marché local tout au long de l'année. Le problème majeur est soulevé dans le secteur du lait sans oublier les produits agricoles qui nécessitent des aires de stockage très coûteuses. Toutefois il est impératif de mobiliser des moyens financiers pour assurer la sécurité alimentaire dans notre pays et mieux approvisionner le marché à travers une bonne gestion. Sana FARHAT
L'agriculture en chiffres *12 % contribution de l'agriculture dans le PIB *9,6 % la part des exportations *16 % taux d'emploi *L'agriculture assure des sources de revenus à 516 mille agriculteurs et 60 mille pêcheurs *Nous comptons en Tunisie 516 mille exploitations agricoles.