Le jeune homme victime dans le cas d'espèce, n'aurait jamais imaginé qu'il risquait sa vie en s'entichant d'une jeune fille qui l'avait attiré dès le premier regard. Elle lui avait, elle aussi, exprimé les mêmes sentiments, et il lui fit part au fil des jours, de son intention de se lier à elle pour le meilleur et pour le pire. Elle était très enthousiaste, mais n'avait pas encore trouvé le moment opportun pour en parler à ses parents. Elle continua cependant à le voir, discrètement en attendant d'officialiser les choses. Son frère était cependant, très à cheval sur les principes, et ne cessait d'épier sa sœur, et de la surveiller de près, afin d'éviter qu'une tierce personne vienne lui tourner la tête, avec des intentions malveillantes, qui seraient de nature à souiller l'honneur de la famille. La jeune fille était sur le point d'en parler à sa mère, car elle se lassa de continuer à taire cette relation avec celui qu'elle considérait désormais comme son prince charmant. Hélas, le frère la repéra en compagnie de celui-ci et découvrit par là même que le jeune homme était son ami. Ce fut ce qui aiguisa davantage sa colère et il décida de donner une leçon à celui qui osa s'immiscer dans la famille dans le but de la souiller. C'était ce dont il était profondément convaincu. Si bien que lorsqu'il décida d'aller le rencontrer, ce n'était pas pour lui demander des explications, mais pour lui en faire le reproche et lui faire subir la punition adéquate. Aussi l'attendit-il dans un coin de rue, dans le quartier où il avait l'habitude de se trouver, et dès qu'il l'aperçut il l'interpella et commença par le sommer de rompre avec sa sœur. Mais au but d'un moment, une rixe éclata entre eux et le frère furieux et au paroxysme de la colère lui porta un coup de couteau à la poitrine, avant de prendre la fuite. Le jeune homme découvert, gisant dans son sang sur la voie publique, fut transporté à l'hôpital, où il succomba malheureusement à ses blessures. Le rapport d'autopsie, ordonné par le procureur de la République, révéla que la mort de la victime, était due à une hémorragie interne, le coup qu'elle reçut par un objet tranchant, lui ayant atteint l'un des deux poumons. Chargés de l'enquête, les agents de la brigade criminelle parvinrent à arrêter l'agresseur, qui resta en fuite pendant quelques jours. Il reconnut de but en blanc qu'il voulait avoir une explication avec la victime au sujet de ses multiples rencontres discrètes avec sa sœur. Le ton était monté trop vite. Il précisa, toutefois qu'il n'avait nullement l'intention de tuer la victime. Inculpé d'homicide volontaire, il réitéra ses précédentes déclarations et sa sœur expliqua à la barre en tant que témoin, que son tort était peut-être de n'avoir pas mis au courant sa famille de relation avec le jeune homme qui était de bonne foi. L'avocat de la défense soutenant son client plaida l'absence de l'intention de tuer par son client qui avait agi pour préserver l'honneur de la famille. Le tribunal, après en avoir délibéré, condamna l'accusé à 30 ans de prison.