25 millions de conteneurs circulent devant les côtes tunisiennes. Un flux important selon les experts. Une des principales zones d'échange maritime, la région de la Méditerranée assure le tiers du trafic mondial dans le domaine. Elle joue également un rôle déterminant dans le développement et la dynamisation de l'activité entre les différents pays de la zone. Consciente de cette importance, la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN) a organisé hier un forum international sur « le transport maritime, un trait d'union pour la Méditerranée ». La compagnie a choisi de débattre de ce thème pour marquer la fête de son 50ème anniversaire. En Tunisie, 92 % des échanges commerciaux internationaux sont effectuées grâce au transport maritime. Cette activité est également très dynamique au niveau du marché local, car 98 % des transactions internes s'effectuent par voie maritime. De fait, le secteur occupe une position importante dans la sphère économique qui sera consolidée par la réalisation du projet du port en eaux profondes à la fin de l'année en cours. D'ailleurs, c'est dans un mois que la phase d'étude mettra fin pour procéder au lancement des appels d'offres juste après. Le projet des autoroutes de la mer qui sera réalisé par la CTN, dans le cadre d'un consortium marquera aussi le nouveau souffle au secteur.
Choix de la Tunisie « Le choix de la Commission Européenne portant sur la Tunisie pour concrétiser le premier projet pilote des autoroutes de la mer dans la Méditerranée est un bon signe », souligne M. Abderrahim Zouari, ministre de Transport. Malgré la récession économique et son impact direct sur l'activité de transport maritime au niveau mondial, le ministre s'est montré confiant. D'ailleurs, Paul Tourret, directeur de l'Institut Supérieur d'Economie Maritime (ISEMAR) a confirmé que « la crise est là ». Une régression de l'ordre de 20 % a été enregistrée en janvier dans le domaine de transport maritime. « Nous ne sommes plus en période d'euphorie », annonce-t-il. « L'Espagne est rattrapée par la crise, une faible croissance en Italie, d'où le recul de l'activité au port de Gênes. Marseille est marquée par les conflits sociaux ce qui se répercute sur les performances du port », cite-il. A l'instar des autres régions, la zone de la Méditerranée doit ainsi attendre le premier semestre de l'an 2010 pour reprendre son souffle et son équilibre économique. Des faits confirmés par les patrons des instances économiques mondiales. Le Directeur Général du FMI Dominique Strauss-Kahn l'a confirmé jeudi soir sur France 2. Il a martelé que la crise sera terminée pendant les six premiers mois de l'année prochaine. « Mais il faut d'après lui nettoyer et assainir les banques ».
Trafic inter-régional Toujours dans le même cadre, le directeur de ISEMAR a parlé du trafic de et vers l'Asie et les trafics trans-méditerranéens. Il a présenté entre autres, les perspectives de cette activité dans la région de l'Afrique du Nord qui est en développement. Idem pour la Tunisie, où il parle aussi de progression prochainement. Cela est dû aux autoroutes de la mer ainsi que le port en eaux profondes d'Enfidha. Le spécialiste a précisé que le flux de conteneurs devant les côtes tunisiennes est important, soit 25 millions. « Il y a alors un gros marché. Le trafic est important », d'après lui. Des grandes perspectives s'annoncent d'ailleurs d'ici 2015 pour toute la région de la Méditerranée. M. Tourret annonce que « la région est rentrée dans la démarche internationale ». Cela nécessitera d'après lui un développement logistique sans oublier le renforcement de l'infrastructure. A cet égard M. Ali Khalifa Président Directeur Général de la CTN a rappelé l'adhésion de la Tunisie à cette démarche qui s'est traduite par l'acquisition du projet des autoroutes de la mer. Il sera réalisé sur les axes Tunis-Marseille et Tunis-Gênes. Le PDG de la compagnie a aussi précisé que le nouveau processus des autoroutes de la mer adopte une approche plus globale du transport et ne se limite pas uniquement au tronçon maritime pur ». « Le développement systématique d'approches multimodales et de l'intégration des opérations de facilitation des passages portuaires et frontaliers notamment dans le cadre des autoroutes de la mer montrent qu'on est passé à la vitesse supérieure », déclare-t-il.