Décidément c'est devenu cyclique. A intervalles presque réguliers, l'actualité nous renvoie au même sujet de l'arbitrage et de ses avatars. A chaque fois ou semble tirer les conséquences de la vanité d'une solution de facilité en faisant appel à des étrangers. A chaque déconvenue, on se promet d'y renoncer avant qu'avant la première épreuve on se résigne à y avoir de nouveau recours. Encore avant-hier, dans ce même journal, on a dû refaire le procès de l'arbitrage importé. C'était après le match de coupe à Sousse quand le Stade Tunisien s'est estimé - à juste titre - frustré. Combien d'autres se sont plaints avant lui - l'Etoile elle-même a eu dans le passé, raison de crier à l'iniquité. Devant cet état de fait avéré ne croyez tout de même pas à ce qu'on revienne à nos propres juges qui ne sont pas plus mauvais que les messies venus de l'autre rive de la méditerranée. Mais à la différence de ces derniers, les nôtres, en plus d'endosser leurs propres erreurs, réelles ou supposées auront à porter la croix de la suspicion, du parti-pris et de la préméditation. Ainsi, les étrangers sont jugés après et les nôtres condamnés avant. Cette manière de procéder a un nom : suspicion. Un attribut qui peut faire des ravages si on n'y prend pas garde. Il suffit de prendre un exemple. Celui qui se rapporte justement au Stade Tunisien. Après l'erreur de l'arbitre de Sousse reconnue à l'unanimité, c'est dans un langage mesuré et avec un ton calme que l'entraîneur stadiste a simplement dit qu'il croit que son club a été lésé. Quinze jours auparavant, le président du même club a crié haut et fort au scandale à El Menzah quand l'arbitre n'a pas sifflé un penalty à son avantage. Décision qui s'est avérée juste après visionnage de la phase incriminée. Entre les deux déclarations un seul détail diffère. A Sousse le fautif était suisse et à El Menzah tunisien. Totu le problème de l'arbitrage tunisien se résume dans ces comportements qui sont loin d'être propres au seul Stade Tunisien. Comportements qui, en fin de compte, nous font toucher du doigt, la véritable plaie qu'on croit être celle de l'arbitrage mais qui n'est que celle de notre état d'esprit.