Le comportement particulier de Tej lors des fins de rencontres au championnat du monde (Croatie 2009) et le problème posé par l'absence de Hmam, appellent de notre part le questionnement suivant : Y a-t-il incompatibilité de cumul de statuts pour un joueur qui est à la fois professionnel et international ? Si dans un cas, professionnel veut dire, un gagne-pain où aucun écart disciplinaire n'est toléré. Tout comportement déviant appelle une sanction " individuelle " majeure à l'encontre du joueur. Il en est autrement dans le deuxième cas du joueur international tout court, porteur d'une mission de service national. Dans ce cas, l'intéressé représente un pays, un drapeau, un peuple. Alors est-ce que le manque de responsabilités et l'égoïsme tolèrent des écarts disciplinaires dans un cas et une grande prudence et de self-contrôle (possible) dans un autre cas ?
Principes de précaution en cas de blessure : Sur un autre plan et en ce qui concerne le cas de Hmam, le médecin attitré de l'équipe nationale a déclaré que ce dernier peut reprendre du service en deux semaines alors que le médecin de Montpellier a donné un avis plus nuancé. Le principe de précaution a prévalu. Tant mieux. Récupérer Hmam, en possession totale de ses moyens pour les futures échéances vaut nettement mieux que penser au présent et à l'immédiat, au détriment de sa santé et le risque de le perdre définitivement. A travers cet exemple, un conflit d'intérêts est possible. Le principe sage de précaution doit prévaloir, des consultations entre responsables de santé qualifiés sont indispensables pour l'intérêt de tous et surtout du joueur " professionnel international ". Pour toutes ces raisons, nous vous proposons le motif de réflexion ci-après.
Statuts : professionnels, amateurs, non amateurs.... amateurs marrons : En ce qui concerne les statuts des joueurs, il y a lieu de distinguer deux catégories : l'amateur et le " joueur professionnel international ". Mais entre l'amateur (du style de Coubertin pour lequel l'essentiel est de participer) et le " professionnel joueur international " qui fait du handball son unique métier, nous relevons des statuts intermédiaires " de joueurs professionnels, d'amateurs marrons, de non amateurs... ". Ces catégories médianes sont les plus importantes dans tous les sports, en raison de l'émergence actuellement de deux phénomènes : le professionnalisme dont rêvent les jeunes sportifs et la PENETRATION de beaucoup d'argent dans ce domaine particulier.
Ambiguïté : le professionnel dans un club devient amateur en équipe nationale : Cette situation, à multiples facettes, ne facilite pas la définition et la classification du statut du handballeur. Le professionnel qui fait du handball son métier au sein d'un club devient amateur lorsqu'il s'agit de participer en équipe nationale, ce dernier est sous les drapeaux, le changement de statut ne facilite pas l'établissement d'une limite claire et nette entre les sportifs professionnels et les autres. Alors, des protocoles d'accord sont-ils nécessaires pour répondre à cette situation particulière ?
Dédales juridiques fort préjudiciables La fédération internationale quant à elle, définit le champ du professionnalisme. La rénumération ou la contrepartie sous forme le prestations de travail l'existence ou l'absence d'un lieu de subordination crée une situation de droit qui implique automatiquement l'application du droit de travail avec sa législation fiscale et surtout sociale. Cette application des règles étatiques de droit commun à un secteur spécial et original qu'est le sport, n'est pas aisée. La fédération nationale de handball, par exemple, se contente jusqu'à présent d'homologuer les contrats des joueurs professionnels avec leurs clubs. Est-ce une simple formalité ou un contrôle de la régularité de procédures uniquement ? La fédération accepte l'application d'une directive dévastatrice pour notre handball qui consiste à lui détacher des professeurs d'E.P.S pour qu'elle les affecte dans un club ? Elle accepte donc " l'artifice juridique " qui la rend employeur malgré elle. En fait c'est la nature temporaire de ces emplois qui pousse la fédération à accepter ces dédales juridiques ! Alors est-il temps de remédier à cet état de fait en essayant de mettre en place une réglementation du handball fondée non seulement sur les règles déontologiques des handballeurs de haut niveau, des professionnels internationaux, que nos textes désignent non-amateurs, en conformité avec la législation, mais qui est en contradiction avec celles de la fédération internationale. Cet arsenal juridique serait intégré dans les règlements fédéraux pour une application clarifiée et unifiée pour servir de référence et une catégorisation plus aisée des handballeurs de haut niveau, des internationaux professionnels et de leurs rapports avec les structures étatiques internationales ou enfin du secteur privé (clubs). Il est évident qu'une maîtrise de tous les secteurs et de tous les intervenants directs et indirects et leur mise à niveau, permettraient d'améliorer le niveau de notre handball ou à défaut de conserver l'aura, sur le plan international, acquise de haute lutte grâce à nos entraîneurs formateurs tunisiens. Docteur Abdelaziz Sfar Entraîneur de handball Ex- directeur technique national