Le Hamas accusé de sévir contre les cadres du Fatah Le Temps-Agences - Un haut responsable palestinien a affirmé hier que l'Autorité palestinienne ne permettrait pas au Hamas de créer "une entité séparatiste" dans la bande de Gaza dans la foulée de l'agression israélienne dans ce territoire. Yasser Abed Rabbo, proche collaborateur du président Mahmoud Abbas, a en outre accusé le mouvement Hamas de sévir contre les cadres du parti de M. Abbas, le Fatah, depuis le début de l'agression israélienne. "Nous ne permettrons pas la création d'une entité séparatiste, quel que soit le prix", a déclaré M. Abed Rabbo lors d'une conférence de presse à Ramallah. "Le complot visant à séparer Gaza de la Cisjordanie ne passera pas". L'Autorité palestinienne de M. Abbas ne contrôle que la Cisjordanie depuis que le Hamas l'a violemment chassée de la bande de Gaza en juin 2007. M. Abed Rabbo s'en est violemment pris en particulier au chef en exil du Hamas Khaled Mechaal, l'accusant d'être l'artisan de ce "projet séparatiste" et de poser des conditions entravant toute réconciliation entre son mouvement et le Fatah. Il a dénoncé les "exagérations et les fanfaronnades politiques" de M. Mechaal, qui a proclamé mercredi la "victoire" du Hamas face à Israël dans la bande de Gaza, où l'agression de l'armée israélienne a fait plus de 1.300 morts palestiniens et causé une énorme dévastation du 27 décembre au 17 janvier. "Il utilise ces slogans et exploite le sang qui a coulé à Gaza pour couvrir son projet séparatiste", a-t-il soutenu. M. Abed Rabbo a en outre accusé "les bandes du Hamas" à Gaza de réprimer les cadres du Fatah depuis le début de l'offensive. En raison de la destruction de la principale prison et des quartiers généraux des services de sécurité, ces cadres du Fatah sont détenus "dans les hôpitaux, les mosquées, et les universités". "Ils sont interrogés sur les origines des armes dont ils se sont servis en résistant à l'agression" israélienne, a-t-il ajouté. Le responsable palestinien a affirmé que dès le début de l'offensive, des dizaines de cadres du Fatah avaient été "assignés à résidence" et d'autres "arrêtés, battus ou blessés par balles aux jambes" par la police du Hamas. En marge de la conférence de presse, un document du Fatah dressant les noms "de plus de cent membres" du mouvement "tués, torturés et ceux à qui on a tiré sur les jambes" a été distribué. Les noms de neuf membres du Fatah "tués" par le Hamas figurent sur la liste, une affirmation qui ne pouvait être vérifiée auprès d'autres sources. M. Abed Rabbo a comparé les agissements du Hamas "aux massacres commis en Irak par Ali le chimique", le cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan Al-Majid, condamné à mort pour son rôle dans la répression de la rébellion kurde. M. Abed Rabbo a en outre affirmé que la reconstruction de Gaza devait être menée sous la houlette du gouvernement de l'Autorité palestinienne dirigé par Salam Fayyad, et non pas celui du Hamas à Gaza, non reconnu par la communauté internationale. "Nous allons commencer le projet de reconstruction, notre peuple à Gaza peut en être confiant", a-t-il ajouté. Il a enfin indiqué que M. Fayyad et ses ministres avaient "mis leur mandat à la disposition du président Abbas" pour qu'il puisse le cas échéant nommer un "gouvernement d'entente nationale" comme il l'a proposé au Hamas.