Le Temps-Agences - Une mission ministérielle européenne entame aujourd'hui une tournée au Proche-Orient, où elle tentera de faire des progrès en vue d'une trêve humanitaire entre Israël et le Hamas à Gaza, dans l'espoir de faire jouer à l'Union européenne (UE) un rôle majeur dans la région. La délégation, qui se rend aujourd'hui au Caire, sera conduite par le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, dont le pays préside l'UE depuis le 1er janvier. A ses côtés, ses homologues suédois et français, Carl Bildt et Bernard Kouchner, feront notamment partie du voyage, ainsi que la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner. "Nous y allons pour discuter de la situation, il n'y a pas encore de message concret", a expliqué hier une porte-parole du chef de la diplomatie tchèque, Zuzana Opletalova. "Nous allons écouter nos partenaires et nous verrons ce qui peut être fait pour obtenir un retour du cessez-le-feu dans la région". L'UE, premier bailleur de fonds étranger des Territoires palestiniens, s'inquiète notamment de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où Israël a lancé le 27 décembre une campagne de raids aériens meurtriers pour mettre fin aux tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas sur son territoire. "Nous voulons comprendre quelles sont les possibilités d'apporter une aide humanitaire", a déclaré la porte-parole de Karel Schwarzenberg. Après l'étape égyptienne, la troïka ministérielle de l'UE doit avoir demain ses entretiens les plus importants, à Al Qods avec le président israélien Shimon Perès, le Premier ministre Ehud Olmert et les ministres des Affaires et de la Défense, puis à Ramallah, en Cisjordanie, avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. "L'objectif, c'est un cessez-le-feu immédiat et surtout obtenir une trêve humanitaire immédiate. C'est ce qu'on va demander à Israël, et nous espérons qu'il l'acceptera", avait déclaré mardi le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, lorsque les ministres des 27 pays de l'UE, réunis en urgence à Paris, avaient décidé de dépêcher une délégation au Proche-Orient. "Nous avons toujours dit que nous étions un acteur au Moyen-Orient", a souligné la porte-parole de la Commission européenne Christiane Hohmann, estimant que le rôle de l'UE ne se réduit pas à celui de principal donateur des Palestiniens ou de membre du Quartette pour le Proche-Orient aux côtés des Etats-Unis, de la Russie et de l'ONU. "Ce voyage est une manifestation de cela", a-t-elle insisté.