Prévu pour samedi soir, la clôture des travaux du 21ème congrès de l'UGTT n'a finalement eu lieu qu' hier en fin d'après-midi et a abouti à la reconduction d'Abdessalem Jrad et de huit de ses camarades de l'ancien bureau exécutif alors que quatre autres syndicalistes sont entrés pour la première fois à la direction de la centrale. Ce vote confirme d'ailleurs une orientation de transition devenue désormais coutume à l'UGTT. En effet, la culture du vote discipliné pour la liste du Secrétaire Général s'est éclipsé et a laissé sa place à une concurrence serrée entre des listes concurrentes, quoique naviguant dans le sillage de certains membres influents de l'ancien bureau exécutif et ce, depuis le renouveau du congrès de Djerba. Les congressistes se sont donc retrouvés avec une nouvelle culture qui s'est affirmée à deux plans. D'une part, aucune liste n'est parvenue à s'approprier la sympathie des congressistes. La tradition du suivisme aveugle ne fait plus recette. Elle a plutôt laissé sa place à un débat, certes consistant mais manquant de polarisation et à un vote effrité. Les élus appartiennent d'ailleurs à trois tendances différentes. D'autre part, et après un débat houleux en séance plénière lors du vote de la motion sur les structures et le règlement intérieur, le congrès a confirmé l'amendement de Djerba qui limite à deux le nombre de mandats successifs au bureau exécutif. Les péripéties de la dernière journée L'adoption du rapport moral et du rapport financier ainsi que des différentes motions ont été pratiquement acquises à l'unanimité mais le contenu des débats qu'a connus le 21ème congrès de l'UGTT donne déjà une certaine idée sur le profil des candidats élus, quoique rien ne prédisait la situation chaotique engendrée par les discussions sur les amendements du règlement intérieur et notamment la fameuse question du plafond des deux mandats successifs, lequel amendement a été adopté au congrès de Djerba. D'ailleurs, on évoluait paisiblement vers un report en douceur au Conseil National de la prise de position à propos de cette problématique, quand les défenseurs du maintien de cet amendement ont décelé dans ce report une combine pour faire passer la position qui prône le retour sur cette réforme. Un véritable débat houleux s'est installé et a fini par maintenir la réglementation et les structures telles qu'elles ont été avalisées par le congrès de Djerba. Ce débat a pris pratiquement trois heures et les élections n'ont été entamées que le dimanche vers 2 heures du matin et se sont prolongées jusqu'à 9 heures. Quant au dépouillement du vote, il n'a pris fin que vers 5 heures de l'après-midi (Voir en encadré la composition du nouveau bureau exécutif). Mourad SELLAMI Composition du nouveau bureau exécutif Entre parenthèses, le nombre de voix récoltés par chaque membre élu : Mohamed Sâad (303), Mohamed Moncef Ezzahi (269), Abdessalem Jrad (250), Hassine Abbassi (232), Mohamed S'himi (225), Ridha Bouzriba (224), Mouldi Jendoubi (222), Ali Ben Romdhane (218), , Abid Briki (202), Moncef Yâacoubi (200), Mohamed Trabelsi (194), Belgacem Ayari (192) et Mohamed Chandoul (191). Les trois ex-membres du bureau exécutif, qui n'ont pas été reconduits, ont récolté respectivement: Hédi Ghodhbani (174), Abdennour Madahi (167) et Slimène Majdi (162) et , ont été classés 14ème, 17ème et 18ème sur un total de quarante candidats. Les autres candidats s'étant retirés. Rappelons que Néji Messaoud, ex-membre aussi du bureau exécutif, s'est retiré de son propre gré et a présidé le congrès de Monastir.