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Qu'attend la société civile de 2009 ?
Publié dans Le Temps le 01 - 01 - 2009

Mohamed Bouchiha, S.G du Parti de l'Unité Populaire : «L'Etat doit s'engager franchement pour équilibrer des situations économiques et sociales à venir»
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Mohamed Trabelsi, syndicaliste : «Recul alarmant de l'état social et de la démocratie dans le monde»
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Dr Khélil Ezzaouia, membre du bureau politique du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés : « En finir avec les passe-droits»
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Hafidha Chekir, universitaire : «Un quota de postes pour les femmes dans les structures représentatives parlementaires et locales»
L'humanité célèbre aujourd'hui l'entrée de l'année 2009. Cet évènement se vivra cette année avec un arrière-goût d'amertume dans la mesure que les années se suivent et se ressemblent pour le peuple palestinien frère qui vit ces derniers jours une tuerie organisée par la machine de guerre israélienne. Il n'empêche : on est conscient que c'est le début d'une nouvelle année et que c'est le moment indiqué pour dresser un bilan et émettre des attentes.
Et « Le Temps » a été comme toujours au rendez-vous pour interroger des acteurs de la société civile sur ses attentes par rapport à 2009. Cette année électorale vers laquelle les Tunisiens lorgnent avec beaucoup d'espoir pour baliser davantage le sentier de l'Etat de Droit et de raffermir l'exercice démocratique dans ce monde plein de terreur, d'embûches et d'inégalités.
2009 verra sûrement des contributions supplémentaires sur le chemin de l'exercice d'autres droits inhérents au devoir de citoyenneté et de participation à la vie publique en Tunisie. Laquelle Tunisie, vit aujourd'hui des mutations profondes inhérentes au long apprentissage de la démocratie, à l'exercice des libertés fondamentales et la pratique d'une liberté d'expression responsable constituent autant de réquisits à une société basée sur la justice et l'égalité.
Nous avons réalisé de grandes percées dans ces domaines. Mais il y a encore à faire et nous espérons que 2009 apportera son lot de contributions dans ce sens..
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Mohamed Bouchiha, S.G du Parti de l'Unité Populaire : «L'Etat doit s'engager franchement pour équilibrer des situations économiques et sociales à venir»
Le Temps : Qu'attendez-vous de 2009 ?
Mohamed Bouchiha : Il va sans conteste que l'année 2009, sera riche en événements politiques tout d'abord, mais également économiques et sociaux.
Tous les regards des acteurs politiques, de l'opinion publique, de la société seront tournés vers un événement majeur: l'organisation des élections présidentielles plurielles et législatives. Ceci suppose des activités intenses, des débats contradictoires une plus grande participation des moyens d'information et des divers organes de presse pour couvrir cette activité.
En un mot l'année 2009 ne peut être qu'exceptionnelle mais elle ne peut être marquante que si un certain nombre de mesures précèdent l'organisation de ces élections. Au devant de ces mesures et que nous considérons, nécessaires pour accompagner et ancrer les réformes politiques engagés depuis 1987.
Des mesures qui doivent mieux protéger l'opération électorale qui doit être dans notre profonde conviction, l'expression directe de la volonté de la société tunisienne, de la volonté populaire pour un plus grand changement.
L'année 2009 va être certainement marquée par les incidences inévitables et les retombées de la crise économique et monétaire mondiale.
Nous espérons que les pouvoirs politiques dans notre pays sauront y faire face avec le moindre dégât sur le plan social.
Le PUP appelle à ce que des mesures concrètes soient prises pour affronter ces difficultés et partiellement au niveau de la sauvegarde de l'emploi.
Il faudrait que tous ceux qui ont profité des avantages accordés par l'Etat sachent s'adapter à ces difficultés et prendre conscience de la nécessité de consentir certains sacrifices pour le renforcement de la cohésion sociale. L'Etat est appelé à un rôle franchement plus grand pour mieux équilibrer les situations économiques et sociales à venir.
En un mot et malgré les défis de toutes sortes auxquels nous allons faire face, le PUP voit en l'année 2009 une année appelée à mieux concrétiser la démocratie et à faire des institutions de notre pays qui restent des institutions républicaines, des institutions tournées vers l'égalité, la modernité et la protection de droit de tous les citoyens à une vie meilleure. Une année dont nous sommes appelés, tous, à faire l'étape pour la concrétisation des idéaux de notre société.
Quelles sont d'après vous les réformes nécessaires pour mieux préparer les échéances électorales ?
Notre pays n'a jamais cessé d'engager des réformes politiques depuis 1987. Le dialogue permanent qui s'est engagé entre les composantes de la vie politique et le gouvernement et particulièrement avec le Président Zine El Abidine Ben Ali a abouti à des réformes importantes touchant les institutions sur le rythme de ces réformes mais le fait est qu'elles ont permis une dynamisation de la vie politique et une plus grande participation des forces politiques.
Mais cela ne veut point dire que le PUP se soustrait à sa mission revendicative quant à un nombre plus important de réformes qui puissent mieux répondre aux attentes et aspirations actuelles.
Les réformes touchent en premier lieu les lois organisant la vie publique. Le code électoral est appelé à un plus grand changement eu égard à la démocratisation dans le pays, le mode de scrutin, le découpage électoral, l'inscription sur les listes électorales, la pénalisation des fraudeurs, etc, sont encore, malgré les amendements qui ont eu lieu, des sujets importants pour de nouvelles réformes.
Le Code de la presse doit faire l'objet d'un débat plus large afin qu'il garantisse plus de libertés.
La réforme des institutions de la Radio et de la Télévision par le renforcement du rôle du Conseil supérieur de la communication et par la mise en place d'un conseil de réflexion et de programmation au niveau des institutions publiques audio-visuelles est également une réforme qui doit donner à la presse, à l'information et à la culture toutes les dimensions de liberté de communication et le support essentiel du multipartisme.
Le Code des municipalités qui régit l'activité municipale doit évoluer dans le sens d'une plus grande participation des citoyens et des partis politiques dans la gestion des affaires locales et régionales.
Enfin une plus grande neutralité de l'administration vis-à-vis des partis politiques. Un effort particulier a été réalisé ces dernières années mais les obstacles subsistent toujours à certains niveaux surtout local pour une plus grande activité politique. Des réformes qui donnent aux institutions et des lois d'être au service de la réalisation de nos objectifs de modernité, de progrès et d'égalité.
Quels sont les préparatifs de votre parti ?
Les préparatifs du PUP vont se situer à deux niveaux : Premièrement l'élaboration du programme électoral qui sera bien détaillé et reflètera à la fois les orientations idéologiques du parti et sa capacité de présenter des propositions concrètes surtout que nous sommes conscients de la phase transitoire que traverse notre pays et nous sommes déterminés à jouer pleinement notre rôle. Deuxièmement: la préparation de la campagne électorale présidentielle et législative qui sera une campagne animée et riche avec notamment des meetings, des contacts directs et des manifestations culturelles.
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Mohamed Trabelsi, syndicaliste : «Recul alarmant de l'état social et de la démocratie dans le monde»
• Ce serait irrationnel que de préparer le cercueil du néo-libéralisme et d'annoncer sa fin

«L'année 2008 fut sans aucun doute l'année de tous les maux. Les catastrophes se sont succédées durant cette année confirmant l'état de crise généralisée dans laquelle s'est engouffrée notre monde d'aujourd'hui. De la crise environnementale, à la crise de l'énergie, c'est au tour de la crise financière qui à son tour fait basculer le monde dans une récession qui engendrera sûrement des conséquences encore plus catastrophiques. Et, comme à l'accoutumée, ce sont les pauvres, les déshérités, les exclus et les travailleurs qui sont les plus durement touchés par les effets d'une telle situation.
En effet, les premières évaluations confirment que les licenciements de travailleurs se comptent déjà par dizaines de milliers. Selon le Bureau International du Travail ( BIT), le nombre de chômeurs dans le monde atteindra 210 millions de personnes d'ici à la fin de 2009, ce qui signifie qu'il y aura 20 millions de plus qu'actuellement. A cela s'ajoute une situation politique et dangereuse caractérisée par la multiplication des conflits et la poursuite des occupations militaires des conflits et la poursuite des occupations militaires en Irak, en Afghanistan et en Palestine. L'agression actuelle contre Gaza ne fait que confirmer la précarité de la situation politique et morale dans notre monde d'aujourd'hui.
Le crash économique de 2008 a donc dévoilé la profondeur de cette crise généralisée. Une crise systémique du néo-libéralisme qui fendant 30 ans, la moindre altération ou critique de ses fondements s'était considérées comme un acte «hors-la loi, irrationnel, archaïque...» Cette répression intellectuelle a facilité l'émergence d'un système, global, unique marqué par un retour au colonialisme direct, par un totalitarisme du marché, par un appauvrissement accéléré, par des catastrophes écologiques et par un recul alarmant de l'Etat social et de la démocratie dans le monde.
Dans ce paysage désolant, comment s'annoncera l'année 2009 ? Portera-t-elle des promesses pour un monde meilleur, paisible, juste et solidaire ?
Sans tomber dans un pessimisme démesuré, je ne crois pas que l'année 2009 apportera des changements d'envergure malgré l'apparition de certains signes objectifs pour un changement significatif. En effet, si le crash de 2008 a décrédibilisé ceux qui ont essayé d'expliquer la crise par « les abus » de certains marchés ou groupes financiers, le qualifiant ainsi d'une simple « panne technique », il est tout aussi vrai qu'il est irraisonnable de préparer le cercueil du néo-libéralisme et d'annoncer sa fin. Le système dominant actuel est encore capable de se procurer les remèdes « aphrodisiatiques » pour limiter ses dégâts et reprendre des forces.
2008, nous a rapporté quand même une bonne nouvelle, celle du départ de George Bush et la défaite cinglante des néo-conservateurs qui ont occupé la Maison Blanche et semé le «désordre non créatif et désastreux » dans le monde. Toutefois, l'élection d'Obama ne conduira pas à mon avis, à elle seule, à un changement radical dans les relations internationales. La nouvelle administration démocrate sera certes moins agressive et beaucoup plus multilatérale dans la gestion des problèmes internationaux, mais le rééquilibrage des rapports internationaux, tant sur le plan politique qu'économique n'est pas pour demain et ce, en dépit de la contestation de plus en plus importante du paternalisme hégémoniste des E.U.Obama sera fort occupé ( comme tous ses prédécesseurs), durant l'actuel mandat à préparer sa réélection en novembre 2012. Pour cela il donnera priorité absolue pendant les quatre années à venir à la relance de l'économie américaine et la réhabilitation du rôle social de l'Etat. Ceci dit, le problème palestinien sera relégué, sauf bouleversement inattendu de la situation dans la région, dans la seconde liste des priorités. Les dirigeants israéliens l'ont d'ailleurs compris et ont agi en conséquence en déclenchant une agression sans égale contre Gaza.
Pour se consacrer essentiellement aux problèmes internes de son pays, Obama encouragerait des négociations entre les belligérants en Afghanistan rendant un retrait américain moins humiliant et veillerait à l'application de l'accord signé en Irak avec le gouvernement Malki. Le retrait américain d'Irak pourrait être avancé de quelques mois, mais le maintien de Gates à la tête du Pentagone signifie que le nouveau président américain a clos pour le moment le dossier irakien.
Quant à l'économie, l'année 2009 sera certainement plus dure encore que les précédentes. Même si le système dominant n'est pas à terre, l'on assiste par contre à l'amorce d'une nouvelle configuration internationale basée sur un polycentrisme et la multiplicité des pôles économiques ( Chine, Brésil, Russie, Inde...). Ces mutations structurelles ne s'accompliront jamais sans dégâts et sans désordres.
C'est l'histoire de l'humanité qui nous l'enseigne. Lorsque le pouvoir change de centre et que d'autres pôles émergent, nous ne pouvons pas plus être sûrs du comportement des nouveaux pôles que de la réaction des « habitués à être le centre et leur capacité à s'accommoder avec un monde polycentrique et pluriel.
Entre-temps, ce sont toujours les pauvres et les plus démunis qui payent le prix coûteux de toutes les restructurations, qu'il s'agit des pays « prolétaires » du sud ou encore les travailleurs et les exclus des pays du nord. Ainsi, la décentralisation du pouvoir économique déplacera sûrement l'opposition nord-sud à une autre opposant les riches où qu'ils soient, aux pauvres du monde où qu'ils se trouvent, pour créer de nouvelles dynamiques et de nouvelles institutions capables de conduire à un monde plus juste, plus démocratique et plus équilibré»
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Dr Khélil Ezzaouia, membre du bureau politique du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés : « En finir avec les passe-droits»
• Notre système de santé doit retrouver sa vigueur et surbir une réelle restructuration

«L'année 2008 se termine par une nouvelle épreuve pour le peuple palestinien à Gaza. La machine de guerre sioniste a de nouveau frappé tuant et massacrant les combattants et les civils sans distinction avec une sauvagerie digne du génocide nazi. Cet acte barbare n'a pu être perpétré que grâce à la complicité des protecteurs de l'entité sioniste et à l'impuissance des régimes arabes. Devant l'abstention fautive de beaucoup d'Etats arabes, les peuples arabes se doivent de réagir vivement afin d'infléchir le cours des choses. L'histoire ne nous pardonnera pas d'avoir abandonné les palestiniens à leur propre sort.
Mes souhaits pour la nouvelle année vont tout d'abord à ce vaillant peuple palestinien qui résiste encore et toujours contre l'occupation sioniste. J'espère que 2009 verra un retournement de la situation au Moyen-Orient. Le peuple palestinien doit retrouver d'abord son unité avant de pouvoir imposer une solution juste et durable au conflit. Les dirigeants du Fath et du Hamas doivent intégrer la gravité du moment. Pour Livni et consorts, il n'y a pas de différence entre Abbes et Hania. Pour eux un bon palestinien est un palestinien mort ou soumis.
Sur un autre plan, l'année 2009 ne s'annonce pas sous de bons augures du point de vue économique et social. La crise du capitalisme et les retombées de la mondialisation vont probablement nous concerner en Tunisie ; et je ne suis pas sûr que nous sommes suffisamment prémunis contre ce possible tsunami financier. Notre économie est trop tributaire des marchés internationaux pour prétendre être à l'abri des secousses.
J'espère que les sacrifices ne seront pas, comme d'habitude, à la charge des plus démunis.
Il y va du devoir des pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires afin de les préserver.
De même, il faut que tous les profiteurs et tous les spéculateurs qui s'enrichissent illicitement sur le dos de notre économie soient poursuivis et sanctionnés. L'ère des passe-droits doit s'arrêter.
En tant que médecin hospitalo-universitaire, le constat actuel de notre hôpital public n'est pas reluisant. Il faut que 2009 soit l'année du déclenchement de la mise à niveau de nos institutions sanitaires. Cette mise à niveau doit comporter une remise à neuf de toute l'infrastructure et de tout le matériel obsolète de nos hôpitaux en vu de rattraper un tant soit peu le secteur privé que nous a largement distancé. L'afflux des affiliés sociaux vers le secteur public (80%) et le désengagement de l'état et des assurances mutuelles risquent de mettre à mal notre système de santé. Les nouveaux défis imposés par la transition épidémiologique et l'apparition des nouvelles pathologies lourdes et couteuses nécessitent un plan et un financement urgent et bien étudié. La réforme de l'assurance maladie qui a malheureusement pris l'allure d'une réforme comptable ne pourra pas dans son contenu actuel être d'une aide appréciable. Cette réforme était sensée alléger l'hôpital public, mais la CNAM n'a pour le moment fait qu'alléger la bourse du salarié et alourdir les cotisations patronales. De même la mise à niveau passe obligatoirement par la motivation des différentes catégories du personnel soignant. Cette motivation doit concerner aussi bien les conditions de travail que la situation matérielle.
L'année 2009 sera l'année des élections. Une année qui doit résolument s'inscrire dans la marche démocratique et favoriser l'assainissement du climat politique.»
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Hafidha Chekir, universitaire : «Un quota de postes pour les femmes dans les structures représentatives parlementaires et locales»
“D'abord par rapport aux droits des femmes, je pense que l'Etat tunisien doit procéder à la modification des lois qui restent encore discriminatoires pour instituer l'égalité juridique entre les sexes, la réforme la plus importante à introduire concerne la modification de l'article 23 du Code du statut personnel pour remplacer l'autorité du père en tant que chef de famille par l'autorité parentale et reconnaître aux femmes comme aux hommes les mêmes droits et les mêmes responsabilités.
Les autorités politiques sont également appelées à réviser la règle de l'inégalité successorale pour instituer celle de l'égalité successorale qui est une revendication légitime des organisations non gouvernementales autonomes, adaptée au rôle des femmes dans la société et à leur contribution effective au développement humain
Les autorités sont également appelées à revoir les références et les règles d'origine religieuse pour fonder les droits humains sur les principes humains de la dignité humaine et le respect de l'humanité de la personne humaine et pour que le droit positif s'émancipe de la règle religieuse qui fonde et sacralise le patriarcat et qui porte atteinte à l'universalité des droits humains au nom des spécificités culturelles discriminatoires. Dans ce cadre, il serait plus judicieux de suivre l'exemple du Maroc depuis le mois de décembre 2008 et de lever les réserves qui ont été formulées à l'égard des dispositions de la convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes sur la base de la primauté de la religion et des dispositions du Code du statut personnel.
Il faudrait aussi réviser le code électoral pour prévoir un quota de postes à reconnaître aux femmes dans les structures représentatives parlementaires et locales afin de garantir la présence des femmes dans les instances de prise de décision
Ensuite par rapport à la citoyenneté, étant donné que nous serons dans une année électorale, il convient d'appeler à la garantie de la citoyenneté effective des hommes et des femmes pour la consécration de la démocratie. A cet effet, je pense qu'il est important de garantir le droit à l'éligibilité pour tous les citoyens tunisiens et cela en permettant à tous les citoyens, sans discrimination, de présenter leur candidature aux élections présidentielles et législatives, sans exiger l'appartenance à un parti politique, à la direction élue d'un parti politique, dans les listes des partis politiques et sans les soumettre à des dispositions constitutionnelles dont l'effet se termine après le déroulement des élections.
Ce seront la les conditions de la tenue d'élections plurielles et démocratiques”.


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