*Enquête administrative est en cours selon les services du ministère de l'Education et de la Formation. *Les parents portent plainte ; la Directrice parle « d'excès de violences dans le collège et d'un plan de lutte contre cet excès ». !! Les faits de cet incident remontent certes à fin octobre dernier et précisément au mercredi 29 octobre 2008 au collège secondaire « El Jahedh ». Mais leur gravité pousse à y revenir avec force détails s'agissant de l'encadrement des adolescents. Le récit des faits tels qu'ils ont été relatés par les camarades du jeune Ahmed Malek Soltani, élève en 9ème année, concordent pour dire qu'Ahmed Malek s'est présenté à 17h05 pour sa séance de français qui commence à 17h. Selon ses camarades: « le gardien du collège ne lui a pas permis l'accès au collège, même pas pour avoir un billet d'entrée. L'élève a insisté. Il s'agit d'un brillant garçon qui obtient des prix à chaque fin d'année scolaire comme l'attestent ses bulletins. Mais le gardien a refusé les sollicitudes du jeune élève. Pire encore, il l'insulte en proférant de gros mots et le brutalise. L'élève retardataire prie le gardien de le respecter. Mais celui-ci continue de plus belle à marteler le jeune élève de propos acerbes et l'emmène chez la directrice du collège. A son tour, la directrice a rossé le jeune élève de coups avec ses mains mais aussi ses pieds lui occasionnant - selon le certificat médical délivré à l'enfant - des ecchymoses à la tête et aux tibias avec bosse frontale ainsi que des érythèmes au visage. Le médecin lui a prescrit un repos de dix jours. La directrice a informé le jeune élève qu'elle allait le traduire devant le conseil de discipline et le radier définitivement de la scolarité. »
Réaction des parents Les parents du jeune Ahmed Malek Soltani ont conduit leur fils chez un médecin qui leur a délivré un certificat médical détaillant les affections subies par le jeune élève : « Ecchymose à la tête avec bosse frontale, érythème du visage en bande des deux joues, deux ecchymoses tibiales antérieures, des douleurs générales et un état dépressif nécessitant dix jours de repos ». Les parents de l'élève agressé se sont adressés à la direction régionale de l'enseignement secondaire et aux services du ministère de l'Education et de la Formation ainsi qu'au commissariat du Kram pour porter plainte. La mère du jeune Ahmed Malek Soltani affirme : « on nous a fourni toute l'assistance requise et mon fils a repris le chemin de son collège à la reprise après les vacances de novembre » poursuivant : « Au poste de police où nous sommes allés pour porter plainte, le commissaire n'a pas cru que la directrice pouvait faire de tels agissements et causer autant de dégâts corporels à mon enfant. Les agents ont attentivement écouté la déposition de mon fils et ont mentionné tous les détails car il s'agit d'un précédent dangereux. Le commissaire a interpellé la directrice du collège qui a, semble-t-il, déclaré que mon fils n'a pas menti. La police a transmis le dossier de l'affaire aux autres services pour les suites utiles ». La mère ajoute : « On nous a proposé que la directrice nous présente ses excuses mais nous avons refusé car il ne s'agit pas uniquement de mon fils. C'est une question de principe. Des incidents de ce genre n'ont pas de raison d'être dans l'enceinte de nos structures éducatives. Je suis désolée mais cette responsable doit répondre des erreurs qu'elle a commises. Je suis consciente que nous appartenons à un Etat de droit et que la justice va être rendue pour que nos enfants ne soient encadrés que par des gens responsables. Il s'agit de l'avenir de notre cher pays. »
Du côté de l'administration Une source autorisée du ministère de l'Education et de la Formation affirme que les services du ministère ont accordé à la plainte des parents de l'élève Ahmed Malek Soltani tout l'intérêt requis et qu'elle a suivi son parcours administratif. Pour boucler la boucle, la directrice du collège (l'accusée présumée d'agression) a été contactée. Elle a donné une autre version des faits niant complètement avoir agressé son élève et affirmant qu'elle a déjà répondu à l'enquête entreprise par l'administration. La directrice a parlé de l'excès de violences dans le collège et d'un plan de lutte contre cet excès.