le cerveau du nettoyage ethnique contre Musulmans et Croates refuse de plaider coupable ou non… Le Temps-Agences - L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a refusé hier de plaider coupable ou non des accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie. "Conformément à ce que j'ai dit auparavant, je refuse de me prononcer", a déclaré Radovan Karadzic alors que le juge britannique Iain Bonomy lui déclinait les onze chefs crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide retenus contre lui pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995) qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. "Dans ce cas, conformément à la procédure, je plaide non coupable en votre nom", a déclaré le juge. Lors de sa comparution initiale le 31 juillet, l'inculpé avait choisi d'utiliser le délai légal de réflexion de trente jours auquel il avait droit. L'accusé est apparu seul devant le juge et confirmé qu'il avait "renoncé" à son droit d'être représenté par un avocat. "Je veux me défendre seul", a-t-il réaffirmé. "Je n'ai pas encore composé mon équipe d'associés et d'aides" juridiques, a précisé Karadzic, tout en expliquant qu'il ne voulait pas plaider car il attendait une nouvelle version de son acte d'accusation annoncée par le procureur. Lors du transfert de Radovan Karadzic au centre de détention du TPI à La Haye, le procureur du TPI, le Belge Serge Brammertz, avait annoncé qu'il travaillait à une nouvelle version de l'acte d'accusation contre lui, la dernière datant de 2000. Radovan Karadzic, 63 ans, était jusqu'à son arrestation le 21 juillet l'un des deux fugitifs les plus recherchés d'Europe, avec le chef militaire des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic, toujours en fuite. Il est considéré comme le cerveau du "nettoyage ethnique" lancé, avec l'appui de Belgrade selon le procureur du TPI, contre les Musulmans et Croates durant la guerre de Bosnie. Outre le massacre de 8.000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, en 1995, il devra également répondre du long siège meurtrier de Sarajevo et de la détention de milliers de civils dans des camps, notamment dans la région de Prijedor (nord-ouest de la Bosnie) Par ailleurs, le procureur serbe chargé des crimes de guerre a affirmé jeudi s'attendre à la prochaine arrestation de l'ancien général bosno-serbe Ratko Mladic. Il ajouté que l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie n'était probablement pas déguisé, contrairement à Radovan Karadzic, ni réfugié hors de Serbie. "La recherche de Mladic va très bien", a déclaré Vladimir Vukcevic, invoquant des raisons de sécurité pour refuser de fournir davantage de précisions. "J'espère que nous en aurons bientôt fini avec La Haye", a-t-il ajouté, faisant référence au Tribunal pénal des Nations unies pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) siégeant aux Pays-Bas. "Mladic pourrait avoir eu recours à la chirurgie esthétique, mais il ne se cache pas, comme Karadzic. Ils ont deux personnalités complètement différentes", a affirmé le procureur Vukcevic. Les enquêteurs de l'ONU soupçonnent Ratko Mladic de se cacher à Belgrade même, grâce à la protection de ses anciens frères d'armes bosno-serbes. Il a été vu pour la dernière fois en 2003 dans la capitale serbe.