Jeudi à midi, sur une avenue animée à la sortie d'une université, une jeune étudiante se fait racketter son téléphone portable au vu et su de tout le monde, par des jeunes délinquants qui ont à peine 17 ans . ... La délinquance des jeunes est un phénomène inquiétant qui ne cesse de se manifester de plus en plus. Ce genre de racket par des mineurs semble se banaliser et l'arme blanche n'est plus l'apanage des gros durs. Différents citoyens ont été victimes de ces malheureux incidents et les histoires autour des agressions se suivent et se ressemblent. On est témoin de la scène : Samedi à 18h, un jeune de 18 ans se promenant sur bicyclette dans un quartier résidentiel se fait agresser par deux jeunes délinquants encore plus jeunes que lui, munis d'armes blanches (3 couteaux) et puant l'alcool. La famille du jeune garçon qui passait en voiture par hasard, s'arrête et intervient gentiment pour persuader le truand en herbe de se résigner. Ce dernier sort un couteau et menace de sortir une autre arme, son acolyte sort à son tour son arme blanche. Le père les menace d'appeler les policiers, l'un d'eux répond qu'il le tuera et tuera les flics ! La maman essaie d'intervenir en frappant le couteau pour le faire tomber, elle se taillade les doigts. Ce n'est qu'avec l'intervention des voisins que les deux délinquants se résignent et prennent la poudre d'escampette. Après la mode du vol à l'arraché et les pickpockets, voilà venir la mode des jeunes racketteurs qui ne craignent rien ni personne. A la sortie des universités et lycées ou près des zones à risque et même dans des quartiers dits chics, les lieux d'attaques ne sont plus les ruelles sombres et les routes désertes. Les jeunes bandits ne se font pas repérer et opèrent en discrétion comme des pros. Visiblement clean et réglo, souvent ils ne suscitent pas les soupçons. Ce n'est qu'avec leur agressivité et leur langage violent qu'ils se démasquent. Rapides, sûrs et menaçants, ils connaissent les techniques pour effectuer du bon boulot même si certains spécialistes ont révélé que ces nouveaux délinquants sont facilement maîtrisables. Trop jeunes, parfois opérant sous l'effet de l'alcool, ou simplement influencés par un grand frère ou cousin brillant dans le domaine, ils ne sont pas réellement dangereux. Maîtrisable ou pas, tout être humain a peur des armes blanches et spécialement les femmes et les jeunes garçons à l'allure de jeune premier, cibles favorites qui ne peuvent qu'obéir à la vue d'un couteau. Il est rare aussi que les passants interviennent de peur de s'embarquer dans une bagarre et se faire taillader et ça se passe tellement rapidement que la victime n'a ni le temps ni le courage d'appeler au secours.
Faut-il devenir parano ? Portable, argent liquide, montres, les trophées varient et l'objet de convoitise reste l'argent sous toutes ses formes. Les victimes s'en sortent traumatisées et parfois avec une cicatrice sur le visage ou la jambe en guise de souvenir. Elles crient à l'insécurité et à la montée du nombre de rackets qui s'étendent à des lieux et timings insoupçonnés jusque là. En heure de pointe ou en fin d'après midi, devant un café ou au détour d'une rue, on ne sait plus quand est-ce qu'il faut se méfier. On porte plainte, on signale les objets volés et on attend mais la description des agresseurs à elle seule ne suffit pas à les retrouver, ces derniers s'engouffrent dans des ruelles de quartiers populaires avoisinant où il est impossible de les localiser. Habitant pour la plupart des quartiers chauds ou malfamés, personne n'a envie de mettre le doigt dans une fourmilière ou secouer un nid de guêpes. Souvent un délinquant en cache un autre, et l'opération de chasse deviendra digne d'un film hollywoodien. Des centaines de ces jeunes délinquants sont déjà sous les verrous mais cela ne résout pas le problème. Des nouveaux adeptes apparaissent et le travail continue. Il y a aussi parmi eux des victimes de l'entourage, ceux qui se laissent séduire par une manière facile de se procurer de l'argent et glissent dans la cour des grands pour se faire prendre à la première tentative. Faut-il devenir parano et s'isoler dans sa maison ? Ne plus laisser les enfants et les jeunes sortir ? Se munir d'une bombe à gaz (disponible pour 40 d dans le marché noir) ou apprendre les arts du combat pour pouvoir sortir sans avoir le sang gelé chaque fois qu'un étranger un peu louche passe ? Les gens ont appris la leçon : ne pas sortir avec des bijoux voyants et ne jamais sortir le téléphone du sac à main ou de sa poche, mais cela ne suffit pas. Il est inconcevable de prévoir un policier par habitant mais peut être la multiplication des contrôles de jeunes glandeurs jour et nuit permettra la saisie de ces armes blanches qui sont devenues de vrais joujoux faciles à manier. Dans quelques pays européens comme la France et le Royaume-Uni, des caméras de surveillance installées un peu partout dans les rues et les grandes places filment les agressions et permettent de retrouver l'agresseur. Elles dissuadent aussi les jeunes délinquants qui ne veulent pas être fichés si tôt auprès de la police. Ce dispositif coûte très cher mais il a donné des résultats probants surtout au Royaume Uni. La mesure a été controversée notamment pour une question de protection des vies privées, l'impératif de la sécurité a pris le dessus.