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« Ceux qui disent que notre parti est proche ou l'allié du Pouvoir ne savent qu'importer les étiquettes... Devrons-nous leur dire qu'ils sont à la solde de partis étrangers ?» Questions de l'heure : Typologie des partis de l'opposition
Interview de notre invité de ce lundi : Hichem Hajji, membre du Bureau politique du Parti de l'Unité Populaire (PUP) Notre invité, aujourd'hui, est Hichem Hajji, membre du Bureau politique du Parti de l'Unité Populaire (PUP), chargé de l'information et compagnon de longue date du secrétaire général du parti, Mohamed Bouchiha. Il est considéré par les observateurs comme étant le numéro deux du parti. Il nous parle, ici, des activités du Parti, de son programme d'avenir, de la participation aux élections présidentielles et législatives de 2009. Il nous parle, aussi, de l'expérience de la « Rencontre Démocratique » qui regroupe le PUP, l'Union Démocratique Unioniste (UDU), le Parti Social Libéral (PSL) et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP).
• Le Temps : Quelles sont les grands axes du programme d'avenir du parti ? -Hichem Hajji : Nous préparons les échéances électorales de 2009 et les municipales de 2010. En plus des questions relatives aux activités du parti comme la préparation des Consultations Nationales sur la formation professionnelle, la fonction publique et la jeunesse.
• Commençons par les préparatifs pour les élections de 2009 . -Sur deux plans : Celui du cadre politique et celui des lois régissant la vie politique. A ce niveau nous enregistrons des indicateurs prometteurs comme le dialogue avec le Conseil de l'Ordre des avocats qui a donné ses fruits, les réformes dans le domaine de l'information et d'autres. Nous espérons que des amendements contribueront à promouvoir davantage la vie politique notamment dans le code électoral. Pour nous la participation à ces élections entre dans le cadre de la consolidation du processus démocratique. Nous espérons dans ce sens que d'autres partis qui ont déposé des demandes de visas y participent aussi. Nous espérons aussi que les deux partis non parlementaires, le Parti Démocratique Progressiste (PDP) et le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) y participent et gagnent des sièges à la Chambre des députés.
•Parlez-nous du Code électoral ? -Nous sommes pour la révision de certains de ses articles, par exemple, ceux qui concernent le nombre des circonscriptions et le mode de scrutin. Nous sommes aussi pour la réforme de l'expérience de l'Observatoire National des élections afin que les élections se déroulent démocratiquement et dans la transparence la plus totale. Un Observatoire national je dis bien car nous sommes contre toute ingérence étrangère.
•Mais concrètement comment le PUP est-il en train de préparer ces échéances électorales ? -Le Bureau politique du parti se réunira le 28 février pour constituer des commissions à cet effet et examiner les grandes lignes du programme électoral du parti. Au PUP, nous tenons à consolider la cohésion au sein du parti qui est pour nous un acquis majeur.
•Le PUP a placé l'année 2008 sous le signe de la jeunesse. Quel est le programme du parti en ce sens ? -Nous allons organiser des séminaires de formation et d'encadrement dans les régions pour impliquer davantage les jeunes qui seront couronnés par un colloque international avec la participation d'organisations des jeunes de France, du Maroc, de Syrie, de Libye et d'Algérie.
•Quelles réformes revendique le PUP ? -Comme je l'ai dit, des réformes pour promouvoir la vie politique basées sur le dialogue afin de consolider les acquis et d'en réaliser d'autres.
•D'aucuns classent le PUP, entre autres, comme parti proche du Pouvoir. Qu'en dites-vous ? -Ce sont des étiquettes qui ne changent pas la nature de l'étape que traverse la Tunisie. Une étape de consolidation du processus démocratique. En plus, tout le monde sait que ce sont des étiquettes et des qualificatifs importés. Ceux qui nous taxent d'allié ou de proche du pouvoir, leurs partis ne sont pas plus importants que le nôtre, ni sur le plan historique, ni encore sur le plan de l'influence. Nous ne leur disons pas qu'ils sont à la solde de partis étrangers ou dans leur mouvance. Nous leur disons tout simplement que la Tunisie et dans une étape de transition démocratique spécifique d'autant plus que c'est le président du parti au pouvoir qui est l'initiateur du processus démocratique. En plus, il y a le poids dominant du RCD comparé aux partis de l'opposition et aussi il y a l'éventualité de l'existence de forces rétrogrades qui sont contre l'esprit démocratique. Devant cette réalité, il faut privilégier le dialogue loin de toute radicalisation et il ne faut pas se placer en donneur de leçons et en leadership. Au PUP on est allié de personne nous avons nos spécificités et notre programme et nous faisons partie du mouvement démocratique, et dans la compétition électorale nous sommes capables de vaincre ceux qui doutent de notre parcours et de notre rôle.
• « La Rencontre Démocratique » qui est une sorte d'alliance qui regroupe le PUP, l'UDU, le PSL et le PVP est concrètement en hibernation. Comment jugez-vous cette expérience ? -Cette expérience est terminée. Elle a été constituée pour présenter des propositions de réformes au Président de la République dans le cadre des mesures qu'il devait annoncer à l'occasion du 20ème anniversaire du Changement.
•Mais, cette alliance a soulevé des critiques, certains même des partis concernés se sont étonnés que des partis aux idéologies différentes forment une alliance. -L'expérience a soulevé des critiques. Mais elle a montré que la pratique du dialogue même sur des questions communes n'est pas encore mûre au sein des partis de l'opposition. Au PUP, on est appelé à faire le bilan de cette expérience. En tout cas, nos relations avec les partis de la « Rencontre Démocratique » sont bonnes.
•Pensez-vous que cette expérience sera redynamisée à l'occasion des échéances électorales de 2009 ? -Le Code électoral actuel n'encourage pas les alliances aux législatives de 2009. Reste l'élection présidentielle. Mais, c'est prématuré d'en parler.
•Justement, que pensez-vous de l'annonce de la candidature de Néjib Chebbi ? -Pour le principe, il est libre. Mais, nous ne réagirons pas positivement à cette initiative pour plusieurs raisons. Premièrement, Néjib Chebbi ne rate aucune occasion d'attaquer les partis parlementaires. Deuxièmement, en 1999, on l'a contacté pour apporter son soutien à la candidature à l'élection présidentielle du secrétaire général du PUP à l'époque Mohamed Belhaj Amor, il a refusé. Troisièmement, c'est très prématuré et avec l'annonce de sa candidature il ne fait que fausser le débat. Je me demande, ici, est-ce le droit du PUP de présenter ou est-ce uniquement le droit de Néjib Chebbi de se présenter ? Je peux lui dire que l'époque des leaderships et dépassée. Interview réalisée par Néjib SASSI