Le Temps-Agences - La Maison blanche estime hier que le "harcèlement" de bâtiments de guerre américains par des navires iraniens, au cours du week-end, relève de la provocation, et elle met en garde Téhéran contre toute nouvelle opération de ce genre à l'avenir. "Nous invitons les Iraniens à s'abstenir de tels actes provocateurs, susceptibles de dégénérer en un incident dangereux à l'avenir", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Gordon Johndroe. Cet incident est survenu à quelques jours de la visite dans le Golfe et au Proche-Orient du président George Bush. Un porte-parole du Pentagone a précisé que cinq navires des "Gardiens de la révolution" avaient harcelé et provoqué trois bâtiments de la marine américaine dans le détroit d'Ormouz. Le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, a parlé d'actes "irréfléchis, téméraires et potentiellement hostiles". L'incident s'est produit dans le détroit d'Ormouz, qui "verrouille" l'accès du Golfe et constitue une voie maritime cruciale pour l'acheminement du pétrole. Il a provoqué un bond momentané de 49 cents, à 98,40 dollars, du cours du baril de brut léger américain sur les marchés internationaux. Selon un responsable du Pentagone, les cinq vedettes iraniennes ont "tourné autour" des vaisseaux américains, dans les eaux internationales, et les Iraniens ont menacé de faire sauter l'un des navires américains. Selon des responsables du Pentagone, un occupant d'un navire iranien a déclaré par transmission radio: "Je me dirige vers vous. Vous allez exploser dans quelques minutes". D'après ces responsables, il n'est pas rare que des bateaux iraniens s'approchent des navires américains dans le détroit, mais ce message radio, lui, était particulièrement inhabituel. Ces responsables ont indiqué également qu'un commandant de bord américain était en train de donner l'ordre de tirer, à la suite de ces menaces, quand les navires iraniens se sont éloignés. L'ordre n'a, de ce fait, pas eu à être appliqué. À Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré n'avoir aucune déclaration à faire sur les comptes rendus américains de l'incident d'Ormouz.
El-Baradeï, bientôt en Iran Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie Atomique Mohamed El-Baradeï se rendra en Iran la semaine prochaine pour appuyer les inspecteurs de l'agence qui enquêtent sur les activités nucléaires iraniennes, a annoncé l'AIEA hier. Melissa Fleming, porte-parole de l'agence, a déclaré dans un courrier électronique que M. El-Baradeï se rendrait dans le pays vendredi et samedi pour aider l'agence à "fournir des certitudes sur les activités nucléaires passées et présentes de l'Iran". Elle n'a fourni aucune autre précision. Ce voyage intervient à un moment où les Etats-Unis et plusieurs autres pays s'impatientent de voir l'agence des Nations unies présenter son rapport sur l'Iran. Ce rapport était prévu pour décembre, mais les experts ont rencontré des difficultés, ont rapporté des diplomates sous couvert de l'anonymat. Deux séries de sanctions ont été imposées à l'Iran en raison de ses activités d'enrichissement de l'uranium, ce qui peut servir à des activités militaires. Washington milite pour de nouvelles sanctions, malgré un rapport du renseignement américain selon lequel l'Iran a probablement interrompu un programme clandestin il y a trois ans.