Le Temps-Agences - Le vice-ministre israélien de la Défense s'est dit prêt hier à échanger Marouan Barghouthi, plus important prisonnier palestinien de l'Etat israélien, contre le soldat Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 par des militants proches du Hamas et détenu depuis quelque part dans la Bande de Gaza. Matan Vilnai devient ainsi le dernier haut responsable israélien à se prononcer publiquement en faveur de la libération de Barghouthi, ancien grand patron du Fatah en Cisjordanie pendant la deuxième Intifadha, et considéré comme un successeur potentiel au président palestinien Mahmoud Abbas. Barghouthi, condamné plusieurs fois à perpétuité, reste le plus populaire des responsables politiques palestiniens. Il est considéré comme le seul susceptible d'unifier les factions palestiniennes. "Je suis prêt à faire beaucoup pour libérer un soldat comme Gilad", a déclaré Matan Vilnai sur les ondes de la radio d'Israël. Quand on lui a demandé si cela incluerait la libération de Barghouthi, il a répondu: "Marouan Barghouthi sera apparemment sur la liste" des prisonniers que les Palestiniens réclameraient en échange de Shalit. "Et si nécessaire, oui, lui aussi". Le ministre des Infrastructures et ex-ministre de la Défense Binyamin Ben-Eliezer, ainsi que Gideon Ezra, ministre de l'Environnement et ex-numéro deux de la sécurité intérieure, se sont également prononcés en faveur d'une libération de Barghouthi.
Le Hamas prêt à un dialogue "sans condition" avec Abbas Le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaâl, s'est dit prêt à renouer "un dialogue sans condition" avec le président palestinien Mahmoud Abbas, lors d'un discours à Damas à l'occasion du 20ème anniversaire de la création du Hamas. "Nous sommes prêts à un dialogue sans condition où toutes les questions seraient discutées y compris celle des élections anticipées. Je dis aux dirigeants du Fatah que notre différend est politique", a déclaré M. Mechaâl devant des milliers de Palestiniens. Le chef du bureau politique du Hamas répondait à M. Abbas, chef du parti du Fatah qui s'est dit lundi prêt à "ouvrir une nouvelle page" avec le Hamas s'il renonçait au pouvoir dont il s'est emparé par la force dans la bande de Gaza en juin. "Aucun pays arabe n'a demandé au Hamas de renoncer à notre situation actuelle à Gaza", a lancé M. Mechaal. Il a par ailleurs demandé le départ du gouvernement du Premier ministre palestinien Salam Fayyad, reconnu par la communauté internationale. "Notre peuple doit interdire à ce gouvernement de brader les intérêts palestiniens", a-t-il dit, en l'accusant de "poursuivre les résistants du Hamas partout". "Le Hamas restera attaché à la résistance jusqu'au départ du dernier soldat israélien du sol palestinien. C'est un choix stratégique. La résistance se poursuivra, personne ne pourra l'arrêter", a martelé le chef du Hamas. M. Mechaâl a démenti des rencontres entre son organisation et Israël: "Il n'y a pas de contacts entre le Hamas et les sionistes qui sont nos ennemis." Il a révélé que son mouvement avait opposé récemment une fin de non-recevoir à une proposition européenne d'une rencontre entre le Hamas et les Israéliens pour examiner les moyens de calmer la situation. "Gaza est affamée, encerclée mais elle résiste", a dit M. Mechaâl qui a demandé aux "dirigeants arabes de prendre une décision audacieuse pour lever l'embargo" imposé à Gaza. M. Mechaâl a évoqué le sort du soldat israélien Gilad Shalit qui avait été capturé le 25 juin 2006 par des groupes palestiniens en territoire israélien, à la lisière de la bande de Gaza. "Nous ne libérerons Gilad Shalit que si nos prisonniers sont libérés" par Israël, a-t-il affirmé. Les chefs du Jihad islamique en Palestine, Ramadan Abdallah Shalah, et du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) Ahmad Jibril, ainsi que des représentants d'organisations palestiniennes basées à Damas ont participé à ce meeting.