Tout le monde se demande ce qu'est en train de mijoter la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), avec les magouilles qui y existent, actuellement, pour ne pas rembourser les affiliés qui attendent, depuis bien des mois. A cela s'ajoute l'indifférence face aux problèmes qui l'opposent au corps médical du secteur privé et les pharmaciens qui attendent, toujours, leurs redevances. Malgré cela, le déficit de la CNAM gonfle. Faut-il lui donner la Banque centrale, pour le combler ? La CNAM est un mauvais payeur et cela s'est vérifié, depuis les dernières années, surtout que les remboursements tardent, de plus en plus, trop, malgré les privilèges dont cet établissement public bénéficie, sachant qu'il n'accorde qu'un plafond de 200 dinars à l'affilié, et autant à chaque membre de sa famille. Pourtant, une seule visite médicale coûte, au moins, quarante dinars, sans oublier d'ajouter les médicaments dont les prix sont en hausse continue et cette somme alloué ne couvre, même pas, deux grippes par an. Il faut ajouter, aussi, que les problèmes des yeux ne sont pas pris en compte, puisque l'institution ne rembourse que 60 dinars pour les lunettes et les verres de correction, ainsi que ceux de la dentition qui n'est pas considérée en Tunisie comme faisant partie des maladies. D'autres problèmes endémiques persistent et avec eux le citoyen souffre, lorsqu'il cherche à se faire rembourser des sommes même dérisoires, puisqu'il doit attendre des mois pour avoir ce qui lui est dû. Une direction qui gère la situation au jour le jour, un personnel gâté, submergé, certes, mais trop passif, une armada de médecins de contrôle qui ne contrôlent rien... c'est cela, aujourd'hui, la CNAM qui ne rend aucun service au citoyen. Le comble, c'est que cet établissement de « services publics » de santé fait du sur-place, depuis plus de trois ans, avec les problèmes qui l'opposent aux médecins et aux pharmaciens, en faisant preuve d'une passivité malsaine, face à ce qu'endure le citoyen, surtout lorsqu'il va chez son pharmacien et que ce dernier lui indique qu'il ne peut pas le servir. N'est-ce pas là une question de non-assistance à personne en danger ? Mais, qui doit-on accuser ? Heureusement que la situation s'est décantée, ces derniers jours avec les praticiens, et le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), Habib Toumi, et le président du Syndicat tunisien des médecins du secteur privé, Samir Chtourou, ont signé, mardi, une nouvelle convention sectorielle portant organisation de la relation contractuelle entre la CNAM et les médecins du secteur privé après une interruption qui a duré neuf mois. Ce qui implique que ceux sont neuf mois de souffrances pour les citoyens désarmés qui se sont privés, parfois, d'aller consulter leurs médecins, pour des maladies plus ou moins graves. Cette nouvelle convention qui remplace l'ancien accord datant de 2006, entre en vigueur, à compter du 4 novembre 2020 sur une période d'une année. Le directeur général de la CNAM a eu le culot de d'indiquer que, "le nouvel accord marquera la reprise de la relation contractuelle entre la CNAM et les médecins du secteur privé, ce qui permettrait aux assurés sociaux de continuer à bénéficier des services de soins fournis par les médecins privés qui sont conventionnés avec la CNAM. Les assurés sociaux qui avaient, à titre exceptionnel, changé de régime de soins pendant la période comprise entre le 1er juillet et fin octobre 2020, peuvent effectuer un changement vers le régime de soins souhaité, qu'il s'agisse du régime du médecin de famille, du système de remboursement des frais ou de la filière publique, sans avoir à attendre les délais légaux. Il a encore indiqué que la nouvelle convention sera applicable sur une période d'une année, au cours de laquelle certaines dispositions seront convenues avec les ministères de la Santé, et des Affaires sociales, notamment en ce qui concerne l'élargissement de la liste des chirurgies effectuées dans le secteur privé et qui sont prises en charge par la Caisse. La convention, a-t-il noté, sera prolongée de quatre ans, en cas de conclusion d'un accord avec le Syndicat des médecins du secteur privé. Pour sa part, Chtourou a indiqué que le nouvel accord sera mis en œuvre sur une période d'un an, dans le but d'évaluer le coût des opérations chirurgicales et des actes médicaux, qui formeront l'objet d'une négociation avec la CNAM, afin qu'ils soient additionnés à la liste des actes médicaux pris en charge par la Caisse. Chtourou a évoqué, par la même occasion, certains points de litige dont la résolution est restée en suspens, compte tenu de la conjoncture actuelle caractérisée par l'accélération de la propagation du Coronavirus. L'intérêt de l'affilié social, sera privilégié, en attendant de résoudre tous les points de désaccord, a-t-il soutenu. Du pain sur la planche pour les deux parties. Entretemps, les employés de la CNAM doivent faire un petit effort supplémentaire et penser qu'ils sont aussi concernés que les affiliés, surtout que les malheurs n'arrivent pas, seulement, aux autres§ F.S.