Le conflit dans le Haut-Karabakh place la Russie dans une situation inconfortable. Alliée des deux pays qui s'affrontent, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, elle est prise dans un tir croisé d'intérêts contradictoires. Moscou manœuvre avec beaucoup de précautions pour calmer la situation. Prise entre deux alliés, la Russie appelle à l'apaisement. L'affrontement armé entre Arméniens et Azerbaïdjanais dans le Haut-Karabakh est un casse-tête pour la diplomatie russe. La Russie équipe les deux armées, elle entretient des relations très amicales avec les deux pays, compte aussi sur son territoire une importante diaspora arménienne et azerbaïdjanaise. Pour compliquer encore la situation de Moscou, ses partenaires stratégiques, la Turquie et l'Iran, soutiennent eux ouvertement l'Azerbaïdjan. D'un autre côté, de par son rôle de puissance dominante dans le Caucase, la Russie est en bonne position pour se positionner comme médiateur, avec sans doute l'objectif de « recongeler » ce conflit dans lequel elle n'a rien à gagner. Appel à un « cessez-le-feu immédiat » Moscou reste donc extrêmement prudente dans ses réactions, se contentant d'appeler à un « cessez-le-feu immédiat » et à inviter les deux parties à s'asseoir à la table des négociations. Le président arménien Nikol Pachinian a parlé au téléphone avec Vladimir Poutine, mais le communiqué du Kremlin reste mesuré. La partie russe « exprime sa sérieuse préoccupation » et souligne l'importance « d'entreprendre tous les efforts possibles pour éviter une escalade et cesser les opérations militaires ». Au moins quinze soldats séparatistes supplémentaires ont été tués dans les combats, a indiqué hier le ministère de la Défense du Haut-Karabakh, ce qui porte à 32 le nombre de ses militaires tués depuis dimanche matin et le début des combats. Cinq civils azerbaïdjanais et deux civils arméniens du Haut-Karabakh ont également succombé, portant le bilan officiel total à 39 morts. L'Azerbaïdjan n'a pas annoncé ses pertes militaires.