– FS – Le dialogue de sourds se poursuit, entre le gouvernement et les enseignants, avec le durcissement du ton de part et d'autre, et une escalade qui va faire beaucoup de dégâts si une solution n'est pas trouvée, rapidement, afin de calmer les esprits et faire revenir les deux parties à la table pour des négociations sérieuses et responsables. L'entrée en lice du chef du gouvernement qui a réitéré son refus de prendre les élèves en otage et les nouveaux mouvements des enseignants ne sont pas de nature à calmer les esprits. Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed a réitéré la position de son gouvernement refusant catégoriquement que les élèves soient victimes des différends et des tiraillements qui marquent le secteur de l'éducation en raison de la décision de la Fédération générale de l'enseignement secondaire de boycotter les examens du premier trimestre. Dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture, hier à Sousse, des travaux des 33 journées de l'entreprise, Chahed a ajouté que la position exprimée par le gouvernement est claire. Il s'agit, a-t-il rappelé, d'appeler le syndicat à reprendre les négociations dans le cadre de la loi et du respect de la constitution. Le conseil des ministres tenu, mercredi dernier, avait appelé la Fédération générale de l'enseignement secondaire à faire prévaloir l'intérêt des élèves, à revenir sur la décision de bloquer les examens et à retourner à la table de dialogue, estimant que le boycott des examens est contraire aux textes juridiques régissant l'action syndicale. Autre son de cloche, le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, Lassaad Yakoubi a affirméque des juristes et des spécialistes en droit ont caractérisé d'illégale, la retenue sur les salaires des enseignants annoncée par le ministère de l'Education suite à leur grève. Les mouvements de protestation des enseignants et des syndicalistes observés à travers les régions visent à obliger le ministre de l'éducation à respecter la loi et à ne pas la transgresser, a-t-il ajouté lors d'un mouvement de protestation des enseignants, observé au siège du commissariat régional de l'éducation à Kébili. Les enseignants sont déterminés à poursuivre leur mouvement en dépit des menaces du ministre de l'Education, a-t-il dit, appelant le chef du gouvernement et tous les responsables à intervenir. La Fédération générale de l'enseignement secondaire avait appelé, jeudi, toutes les sections à travers les régions à organiser des sit-in ouverts afin de faire face aux tentatives du ministère de prélever les jours de grèves des salaires des enseignants. Répondant à cet appel, des enseignants du secondaire à Sidi Bouzid, comme dans certains autres gouvernorats, ont organisé, hier, une marche pacifique en défilant depuis le local du commissariat régional de l'éducation, au siège du gouvernorat. Les professeurs venus des différentes délégations ont scandé des slogans dénonçant la décision du ministre de l'Education d'opérer une retenue sur salaire pour les enseignants qui ont boycotté les examens du premier trimestre. Le secrétaire général de la section de la fédération de l'enseignement secondaire à Sidi Bouzid, Salah Brahmi, a appelé le ministère de tutelle à des "négociations sérieuses", tout en insistant sur le respect de l'enseignant et de ses droits. Brahmi a menacé de poursuivre les protestations en qualifiant de "violation flagrante" la décision d'opérer une retenue sur salaire. Selon lui, le boycott des examens décidé par la Commission administrative, le 5 novembre 2018, a enregistré, à Sidi Bouzid, un taux de participation de 95%.