- Les retraités n'en finissent pas d'être les moutons de panurge d'une politique d'Etat cahotante qui n'a fait qu'aggraver la crise économique dans le pays, avec un endettement record, une inflation galopante jamais atteinte dans le passé, une fiscalité contestée par tout le monde, une application à la lettre des recommandations du Fonds monétaire international (FMI), malgré ses méfaits, dans d'autres pays, en particulier la Grèce. Maintenant, il veut régler les problèmes des caisses sociales en ratissant du côté des retraités. Les retraités ont payé, déjà, leur dû, tant bien que mal, pour ce pays, en travaillant ardemment, pour que cette patrie qu'ils vénèrent puisse atteindre le stade auquel elle est arrivée, avant la venue de la nouvelle classe politique, d'après révolution. Les compétences tunisiennes, les salariés de tous bord, actuellement à la retraite, méritent donc leurs pensions et leurs cotisations ont fait le bonheur et le prestige d'un régime social tunisien qui s'est distingué, même par rapport à celui des pays dits-développés. Ainsi, si on doit s'en prendre à une partie concernant l'état actuel des caisses sociales, ceux sont les gestionnaires des fonds dont ils étaient les dépositaires, pour éviter la crise qui sévit, actuellement, au niveau du régime de sécurité sociale. Lors de la période florissante, l'Etat puisait dans les caisses sociales pour régler ses problèmes de toutes sortes, alors que les cotisants des caisses sociales ne bénéficiaient pas de droits égaux à ceux consentis dans d'autres pays. A titre d'exemple, les allocations servies aux enfants des adhérents aux caisses sociales (moins de 20 dinars par trimestre) ne permettent pas d'acheter à l'enfant un yaourt par jour. Pourtant, selon le programme en cours, le gouvernement va opérer des prélèvements sur les pensions de retraite avec, en plus, l'omission d'accorder les augmentations précédentes. Le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi n'a pas trouvé mieux pour expliquer le non versement de l'augmentation des pensions des retraités par les difficultés financières que connaît le pays, annonçant, que le salaire minimum garanti actuellement estimé à 360 DT sera augmenté. On se demande, avec ce manque de liquidités, comment l'Etat s'est permis le luxe de payer le 14 juin, les salaires des fonctionnaires pour le même mois, soit 15 jours avant terme, à l'occasion de l'Aïd El Fitr ? Dans une déclaration à la presse en marge de sa participation, mercredi à Tunis, à une rencontre pour présenter le sixième rapport de l'Organisation arabe du travail sur «L'emploi et le chômage», le ministre a souligné que des contacts sont en cours pour surmonter toutes les difficultés financières auxquelles les caisses sociales sont confrontées. Un nombre important de retraités avait entamé un sit-in ouvert devant le siège du ministère des Affaires sociales à l'appel de la Fédération générale des retraités relevant de l'Union générale tunisienne du travail pour dénoncer «la politique d'appauvrissement adoptée par le gouvernement» avait déclaré à la TAP le secrétaire général de la fédération, Abdelkader Nasri. Les retraités revendiquent leurs dus relatifs, notamment, aux augmentations salariales dans la fonction publique, la majoration du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), outre la troisième tranche de l'augmentation spécifique. Le gouvernement a refusé, selon lui, d'attribuer aux retraités leurs dus financiers accumulés depuis 2016. Le syndicaliste a, également, dénoncé le prélèvement « continu et inexplicable « sur les pensions des retraités, évoquant dans ce cadre la non mise en vigueur de la péréquation automatique des pensions de retraite suite aux majorations salariales accordées aux retraités au titre de 2016 conformément à l'article 37 de la loi n°85-12 du 5 mars 1985, portant régime des pensions civiles et militaires de retraite et des survivants dans le secteur public.