Le consommateur n'a pas changé, depuis la nuit des temps et à chaque occasion, fête religieuse et autres, il est mis sur le grill avec des marchands voraces et très sûrs de leurs stratagèmes pour lui faire payer le prix fort de ce qu'il consomme et ce dont il a besoin. Et, dans ce sens, Ramadhan n'a jamais échappé à la règle, avec un contrôle économique amorphe ou peu regardant et des fournisseurs de produits de consommation qui cherchent le gain maximal. Toutes les occasions de grande consommation sont une source d'enrichissement illicite des marchands des produits que l'on peut qualifier de première nécessité, pour la période. Ramadhan, Mouled, Aïd El Idha et Aïd Esseghir, fête de fin d'année et autres festivités, allant même jusqu'à la saison estivale font monter vertigineusement les prix. Dans ce méli-mélo, on jette toujours l'anathème sur le consommateur qu'on accuse de se ruer sur les produits sans être très regardant sur les prix. Pourtant, le mal est ailleurs et le boycottage de certains produits a, quand même, fait tomber les prix d'une manière appréciable... Toutefois, il faut que les pouvoirs publics sévissent contre certaines pratiques des commerçants pour que les choses reviennent à la normale, dans de nombreux secteurs. Il est certain que la canalisation des circuits de distribution est difficile, avec des agriculteurs qui ne disposent pas de factures, des intermédiaires qui ne sont pas habilités à l'être, des industriels qui font monter les tarifs, les magouilles de certains commerçants qui achètent des produits à différents prix, mais qui ne présentent au contrôle que les factures de ceux qu'ils ont payés le plus cher. Une tournée, au premier jour de Ramadhan, dans le marché municipal de l'Ariana a été, pour les consommateurs, très édifiante.... Pratiquement tous les prix des légumes étaient, miraculeusement, abordables, comme c'est le cas, aussi, pour de nombreux fruits. Les tomates ne dépassent pas les 800 millimes, les piments à moins de 700 millimes, les pommes de terre à environ le même prix, alors que cela coûtait le double, deux jours avant Ramadhan. Cette manne est due à de nombreux facteurs, notamment l'abondance de la production et la mobilisation des commerçants qui cherchent à profiter, honnêtement, de la période de grande consommation. Par ailleurs, la visite du chef du Gouvernement Youssef Chahed, au point de vente «du producteur au consommateur» à l'avenue Habib Bourguiba à la capitale, permet, aussi, de dire qu'il y a de nombreuses manières permettant de réduire «les prix des produits proposés dans ces espaces sont moins élevés de 15, voire de 30% par rapport à d'autres espaces de vente», alors que les commerçants, selon les reportages réalisés, ont gardé les mêmes marges bénéficiaires que dans les autres espaces. 22 points de vente ont été mis en place dans tous les gouvernorats du pays, a indiqué Chahed, faisant état de la disponibilité des différents produits alimentaires, au cours du mois Saint et de l'effort déployé par l'Etat afin d'assurer le contrôle et l'approvisionnement des marchés en produits nécessaires. Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Samir Taieb, a fait savoir que son département lancera, dans les prochains jours, 25 autres points de vente «du producteur au consommateur», dans l'ensemble des gouvernorats, en l'occurrence Tunis, la Manouba, Nabeul, Gabès, Monastir..., dans l'objectif de maîtriser les prix. Il a rappelé, dans le même cadre, que depuis le 7 mai 2017, le ministère a ouvert des points de vente régionaux, relevant de l'Office de l'huile, qui proposent l'huile d'olive à 8800 millimes/litre, et ce, tout au long du mois de Ramadan. Pourtant, cette huile d'olive était vendue, parfois à plus de 12 dinars, dans le passé et il avait fallu les cris de détresse des producteurs qui n'avaient pas pu écouler leurs productions, pour comprendre que la loi du marché peut, aussi, être bénéfique pour le consommateur.