Le Syndicat général de l'enseignement secondaire a indiqué, dans un communiqué publié dimanche à l'issue d'une réunion au siège principal de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), avoir l'intention de sauver l'année scolaire courante et d'éviter l'année blanche et ce grâce à une initiative qu'il a présentée au gouvernement. Une initiative en vertu de laquelle le Syndicat achève sa grève générale ouverte en même temps qu'il entame des négociations sans conditions, sérieuses et responsables avec le gouvernement. Pour les enseignants, seules des négociations immédiates pourront donc sauver l'année et les examens nationaux. Ces négociations doivent prendre fin le jeudi 26 avril courant, selon le communiqué du Syndicat général de l'enseignement secondaire qui appelle à de nouvelles mesures en faveur des enseignants, rendant hommage à leur militantisme et à leur statut. Le porte-parole du gouvernement d'union nationale, Iyed Dahmani, a estimé, dans une déclaration radiophonique, que l'initiative du Syndicat général de l'enseignement secondaire n'en est pas une et qu'il n'existe aucune réelle volonté d'éviter aux élèves l'année blanche. Affirmant que l'initiative en question comprend plusieurs conditions, Iyed Dahmani a déclaré que cette dernière représente un énorme pas en arrière qui risque de compliquer encore plus la situation. Le ministre a indiqué que les négociations ne peuvent pas être menées sous la menace d'une année blanche. Réagissant, à son tour, à la réponse du gouvernement, le secrétaire-général adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri, a affirmé que la Kasbah cherche à relancer et à compliquer encore plus la crise de l'éducation. Expliquant que le comité administratif de l'UGTT déterminera le sort de cette affaire, Sami Tahri a indiqué que la centrale syndicale agira en fonction de ce qu'a décidé le gouvernement et que son comité administratif prendra les décisions nécessaires, vue la situation. Dans le même cadre, le secrétaire-général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a rencontré, hier matin, le président de la République, Béji Caïd Essebsi. Plusieurs parties, dont les parents d'élèves, ont appelé le chef de l'Etat à intervenir pour mettre fin à la crise de l'enseignement et l'intéressé a fini par répondre à l'appel. Bien qu'aucune nouvelle officielle n'ait encore été apportée, la rencontre entre les deux hommes en a rassuré plus d'un. Alors que certains expliquent la crise de l'enseignement par le blocage que connait la relation entre le gouvernement et l'UGTT depuis quelques semaines, d'autres observateurs affirment que cette même crise entre plutôt dans le cadre d'un bras-de-fer entre le bureau exécutif de la centrale syndicale et le Syndicat général de l'enseignement secondaire. Selon cette lecture, Lassaâd Yaâcoubi n'aurait toujours pas digéré sa défaite à l'élection au bureau exécutif et serait en train de défier l'autorité du « nouveau » secrétaire-général de l'UGTT. Dans ce cadre, il serait peut-être utile de rappeler que l'ancien secrétaire-général, Houcine Abassi, a stoppé le Syndicat en plein élan en refusant de lui accorder l'autorisation d'aller vers une grève ouverte pour des revendications générales. En récupérant le poste, Taboubi a réussi à faire éjecter Néji Jalloul du poste de ministre de l'Education ce qui avait, relativement, calmé les esprits. Aujourd'hui, la crise a pris d'autres dimensions et il n'est plus question de remplacer le ministre Hatem Ben Salem, mais de limoger tout le gouvernement... Intérêts des enseignants et risques d'une année blanche Le Temps - Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a souligné que la centrale syndicale œuvre à trouver une adéquation entre la préservation des intérêts des enseignants et la réussite de l'année scolaire, en vue d'éviter une année blanche. "Le dossier de l'enseignement secondaire est sensible et nous allons trouver la solution équilibrée qui préservera la place des éducateurs et assurera le succès de l'année scolaire", a-t-il ajouté. Hier, encore, Taboubi a souligné que les réformes ne seront pas réalisées au détriment de la classe ouvrière. La centrale syndicale est disposée à poursuivre son militantisme malgré l'intensité de la crise, a notamment affirmé Taboubi à l'ouverture des travaux de la commission administrative tenue à Hammamet. L'UGTT est consciente des difficultés à surmonter, a encore dit la même source dans une déclaration aux médias. Pour sa part, le porte-parole de l'UGTT Sami Tahri avait indiqué avant le démarrage des travaux de la commission que les efforts seront déployés pour instaurer le dialogue et trouver une issue favorable à la crise dont celle de l'enseignement secondaire. Dans sa réplique, le porte-parole officiel du gouvernement Iyed Dahmani a estimé, dans un communiqué publié sur la page officielle du ministère de l'Education que " l'initiative présentée dimanche par la Fédération générale de l'enseignement secondaire pour éviter l'année blanche est un retour à la case départ". Dans une déclaration à la radio Shems FM, Iyed Dahmani a indiqué que l'initiative comporte encore des conditions alors que les négociations ne peuvent pas se dérouler sous une telle pression injustifiée (poursuite de la suspension des cours et non délivrance des notes à l'administration). Le responsable a souligné que le gouvernement n'est pas en conflit avec les professeurs du secondaire, mais la situation financière du pays est difficile appelant, dans ce contexte, à faire prévaloir l'intérêt de l'élève. A noter que l'initiative lancée par la fédération générale de l'enseignement secondaire souligne sa disposition à reprendre les cours, dès que des négociations sérieuses, responsables et inconditionnelles avec les ministères de tutelle (Education et sport) auront démarré. La fédération ajoute que les négociations ne devront pas dépasser le 26 avril et doivent être couronnées par la signature d'un accord qui répond aux revendications des enseignants. L'accord, validé par la commission administrative, sera suivi de la remise des notes à l'administration et la fixation d'un calendrier pour la tenue des conseils de classes. D'après la Fédération, les enseignants s'engageront à consacrer des heures de rattrape pendant les vacances prévues à partir du 30 avril en cours à condition que le gouvernement s'engage à annuler le prélèvement sur le salaire des journées de grève. A rappeler que les cours sont suspendus dans la majorité des collèges et lycées depuis le 17 avril dernier suite à un appel lancé par la fédération générale de l'enseignement secondaire.