Le gouvernement d'union nationale est actuellement en train d'apporter les dernières retouches à son projet de réforme de la fonction publique. Selon les premières indiscrétions, l'actuel système de promotion professionnelle systématique et qui prend en compte uniquement l'ancienneté par un système basé sur les concours internes afin de valoriser le mérite, de créer un esprit d'émulation et d'améliorer la productivité. Cela concernera, dans un premier temps, les hautes fonctions auxquelles l'accès sera soumis au concours. La durée d'occupation de ces hautes fonctions variera entre 3 et 6 ans. Le projet élaboré par l'exécutif prévoit aussi la mise en place d'un système d'évaluation des hauts fonctionnaires basé sur la réalisation des objectifs fixés préalablement. Le système de rémunération des fonctionnaires sera également revu et corrigé. Des composantes variables et basées sur le mérite seront intégrées aux rémunérations. Ainsi, les fonctionnaires qui atteignent les objectifs fixés bénéficieront de primes, de gratifications et d'avantages en nature spécifiques. La réforme, qui fait l'objet de négociations entre le Gouvernement et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), prévoit d'autre part l'ouverture de passerelles entre la fonction publique et le secteur privé. Elle autorisera en effet les fonctionnaires qui le souhaitent à travailler dans le secteur privé pendant une période de 5 ans, au terme de laquelle le fonctionnaire aura le choix entre une «migration» définitive vers le secteur privé ou un retour au poste initial. L'objectif de cette disposition est d'alléger les effectifs dans la fonction publique. Le programme de départ à la retraite anticipée volontaire (DRAV) lancé tout récemment et le programme de départ volontaire négocié (DVN) qui sera lancé l'année prochaine ne suffiront pas en effet pour diminuer la masse salariale dans le secteur public qui représente 14% du Produit intérieur brut (PIB), une proportion presque sans égal dans le monde. Formation continue Sur un autre plan, l'intérêt se porte sur le redéploiement des agents publics et l'encouragement de la mobilité interne. Il s'agira de rééquilibrer les ressources humaines entre les différentes administrations et entre administrations centrales et administrations régionales et locales. Ce redéploiement aidera à atténuer la pression sur le recrutement de nouveaux agents en puisant dans le gisement interne de l'administration. Par ailleurs, la réforme de la fonction publique prévoit la prolongation d'un mois supplémentaire du congé de maternité, dont bénéficient les femmes suite à un accouchement. Le mois supplémentaire sera divisé en quinze jours avant l'accouchement et quinze jours supplémentaires à la suite de l'accouchement. De la sorte, la femme parturiente ne sera plus obligée de continuer à travailler jusqu'au dernier jour de sa grossesse, et pourra bénéficier de quinze jours de repos afin de mieux se préparer à ce terme. Dans ce même contexte, des administrations rapides devraient être installées dans l'ensemble des centres commerciaux tandis que des maisons de services seront créées dans les délégations prioritaires. Les locaux seront dans ce cadre fournis par les gouvernorats tandis que les équipements proviendront des principales administrations telles que la Société Tunisienne d'électricité et du gaz, la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le projet de réforme de la fonction publique prévoit aussi le recours à la formation continue afin d'améliorer les compétences des agents ou d'assurer leur reconversion professionnelle. Selon les projections du gouvernement, la réforme de la fonction publique, qui est soutenue par les bailleurs de fonds internationaux dont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, pourraient contribuer à augmenter les taux de croissance qu' enregistre l'économie nationale améliorant l'efficience de l'administration et le climat des affaires.