La protection du patrimoine architectural passe de prime abord par sa restauration et sa mise en valeur et non pas sa présentation muséographique, c'est l'idée formulée par des chercheurs participants au colloque international "Patrimoines en péril: les domaines d'intervention public et les politiques de sauvegarde" tenu les 13 et 14 octobre à Hammamet. La coordinatrice du programme scientifique du colloque, la chercheuse en patrimoine Hend Ben Othman a précisé que ce colloque organisé par l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) est une occasion importante pour les participants dont 36 chercheurs maghrébins et des représentants d'associations de sauvegarde des médinas et d'institutions gouvernementales chargées de la sauvegarde du patrimoine, d'approfondir les réflexions pour trouver des pistes réelles suscptibles de préserver le patrimoine au Maghreb et de le mettre en valeur. Dans ce sens, elle a mis l'accent sur le besoin impératif de sensibiliser davantage quant à l'importance du patrimoine à plus large échelle dès lors qu'il constitue un des piliers de l'identité nationale et que la préservation du patrimoine est en soi une préservation de l'identité. Elle a, par ailleurs, réaffirmé l'importance de créer une véritable dynamique pour protéger le patrimoine architectural à travers la restauration des constructions anciennes et leur exploitation à des fins culturelles et dans des circuits culturels et touristiques capables de générer des fonds qui seront réservées par la suite à la restauration d'autres édifices menacés de ruine. L'interveante Hend Ben Othman a fait savoir que le problème dans le secteur du patrimoine en Tunisie ne consiste guère en le manque de sites ou en l'absence de richesses architecturales mais en le manque d'une approche efficiente pour réhabiliter le patrimoine en tant que partie intégrante de notre présent qu'il faut préserver et mettre en valeur. De son côté, la directrice de l'IRMC Wassila Saaydia a fait observer que le patrimoine est menacé de ruine dans la plupart du pays du monde et non seulement dans les pays du Maghreb teant à signaler que la question du patrimoine est à la base une affaire politique, culturelle, économique et touristique. A cet égard, elle a relevé que la protection du patrimoine contre toute forme de dangers auxquels il pourrait être exposé, commence par la maintenance des moments architecturaux et leur réaménagement pour pouvoir les rendre accessibles au large public. Selon les organisations, cette manifestation constitue également une belle occasion de promouvoir l'image d'une société qui encourage l'intégration sociale et le dynamisme de sa créativité culturelle. L'événement se déroule notamment au siège de l'association de sauvegarde de la médina, à l'ancienne église de Mahdia, la place du Caire et à la masion de la culture, où des des artistes (danseurs, poètes, peintres, musiciens, comédiens....) se rencontrent et échangent leurs expériences et idées à travers la stimulation de la création et en provoquant de nouvelles occasions de production et de diffusion. Il s'agit en outre d'encourager les jeunes de Mahdia à s'adonner aux activités culturelles et artistiques. Pour rappel, "Mahdia improvise" est née de la collaboration de Replikatou, l'association parisienne d'improvisation théâtrale, l'association locale "Pensée nationale libre", la délégation régionale des affaires culturelles et la maison de la culture de Mahdia en organisant un spectacle et un stage d'improvisation théâtrale au mois d'octobre 2015.