Après une longue période d'évaluation et de réflexion et moult rebondissements, l'Ordre des Ingénieurs de Tunisie (OIT) a finalement tranché ! Seules cinq écoles privées d'ingénieurs seront désormais officiellement reconnues. Leurs étudiants pourront s'inscrire à l'OIT et ainsi postuler lors des concours de la fonction publique pour le poste d'ingénieur. Quant aux autres, l'inscription au tableau de l'Ordre leur sera refusée même s'ils présentent un certificat d'équivalence. Devant la prolifération d'écoles privées d'ingénieurs impactant directement sur des écoles supérieures publiques, l'OIT a décidé, en 2015, le gel des inscriptions au tableau de l'ordre des ingénieurs aux étudiants y ayant reçu leurs diplômes. Cette décision est survenue suite à la grogne des élèves ingénieurs des établissements publics, soutenus par le Syndicat des ingénieurs tunisiens et la menace d'une grève générale de trois jours.En 2016, revirement de situation. L'OIT décide de lever cette suspension et crée, dans la foulée, un comité d'évaluation des écoles privées d'ingénieurs. S'étant focalisé sur le respect ou nom des normes citées dans les cahiers de charge par les établissements privés, ce comité a pris en compte différents critères notamment la qualité de l'enseignement qui y est prodigué, le matériel pédagogique mis à la disposition des enseignants et des apprenants, la moyenne du bac de l'élève ingénieur, la formation des enseignants, etc. Autant de facteurs jugés déterminants pour déterminer ou non si l'établissement privé mérite d'être reconnu par l'OIT ou pas. Il est ressorti de cette phase d'évaluation que seules cinq écoles privées sont en conformitéaux cahiers de charge. Il s'agit de l'Ecole Supérieure d'Ingénieurs et des Etudes technologiques, l'Ecole Supérieure Privée d'Ingénierie et des Sciences Technologiques de Sousse, la Faculté Privée des Sciences de Gestion et de Technologie de Mégrine, l'Ecole Supérieure privée de l'aéronautique et des technologies de l'Ariana et L'Ecole Supérieure Privée de Sciences Appliquées et de Management relevant de l'Université SESAME. Face à cette liste établie, plusieurs écoles privées ont réagi dont l'incontournable Ecole Supérieure Privée d'Ingénierie et de Technologies, ESPRIT, qui a publié un communiqué par le biais duquel elle invite l'OIT à revoir sa liste. Toujours à travers ce document, l'Ecole rappelle que les statuts du Conseil de l'Ordre des Ingénieurs lui font obligation d'inscrire tout ingénieur porteur d'un diplôme délivré ou reconnu par l'Etat, et a fortiori lorsque celui-ci bénéficie de surcroît d'une accréditation internationale.De même, l'habilitation des établissements universitaires et la reconnaissance des diplômes qu'ils délivrent sont du ressort exclusif du Ministère de l'Enseignement Supérieur. L'OIT reviendra-t-il sur sa décision et reverra-t-il sa copie avant de l'envoyer à l'Union des ingénieurs arabes et à la World Federation of Engineering Organization ? Rien n'est moins sûr !