Selon le dernier rapport de la BCT sur la supervision bancaire, un ralentissement de l'activité bancaire a été enregistré en 2015. Un ralentissement dû essentiellement au fléchissement du rythme des dépôts et à l'augmentation de l'encours des créances classées. Les dépôts du secteur bancaire ont enregistré en 2015 une progression de 4,4% ou 2178 MD contre 8,7% ou 3994 MD en 2014 pour atteindre 52 069 MD. Selon la BCT, l'effort de financement de l'économie est fourni à hauteur de 40% par 5 grandes banques et se répartit comme suit: 37% par les banques à capitaux étrangers ; 33,8% par les banques publiques ; 25,2% par les banques à capitaux privés tunisiens et 4% par les banques mixtes. Un fléchissement des crédits accordés aux particuliers a été observé au cours de la période de référence. Ralentissement des crédits aux particuliers Les professionnels se sont taillé la part du lion des encours des crédits avec une part de 69.7% contre 30,3% les crédits aux particuliers. Les banques publiques continuent de polariser le financement de l'investissement du moment où 91% des financements octroyés par les banques publiques ont bénéficié aux professionnels. Par ailleurs, «les financements octroyés par les banques à capitaux privés tunisiens sont partagés à moitié entre les professionnels et les particuliers », souligne le même rapport. L'industrie et le commerce s'accaparent la part du lion des crédits bancaires accordés en 2015, avec une part respective de 27.3% et de 15.7%. 11580 MD de créances classées à fin 2015 Au niveau des créances classées, l'institut d'émission note une accélération du rythme de l'encours des créances classées, lequel a atteint à un rythme plus accéléré que celui de 2014, soit 10,3% contre 3,7%, pour s'établir à 11580 MD à fin 2015. Il y a lieu de signaler que 2 banques publiques accaparent 44% de l'accroissement de l'encours des créances classées et 3 banques privées assurent 40% de cet accroissement. Par secteur d'activité, les créances classées sont concentrées sur les secteurs industriel et touristique qui accaparent respectivement 27,8% et 20,2% de ces créances. Il ressort du rapport de la BCT que les banques tunisiennes notamment celles résidentes souffrent encore d'une certaine fragilité financière et que la morosité économique a impacté négativement l'activité bancaire en 2015. L'amélioration des ratios de solvabilité et de liquidité et la réduction du risque bancaire sont toujours en point de mire. L'objectif étant de se conformer aux normes internationales et de préparer le passage aux normes de Bâle 2 et Bâle 3. A juste titre, la BCT poursuivra le processus de réformes et envisage entre autres la mise en place d'une exigence en fonds propres au titre du risque de marché d'ici mars 2017.