Les candidats à l'élection présidentielle en France et les politiciens donnent à croire que leur pays n'a qu'un seul et unique problème : l'islam ! Que la France soit à la traîne en matière de salaires en Europe Occidentale d'après l'Institut de la statistique et des études économiques, que le chômage continue à faire des ravages, que les fermetures d'usines et les délocalisations ne connaissent pas de répit, que la classe politique donne un spectacle déplorable fait de trahisons, d'affaires en justice (Le FN renvoyé devant un tribunal pour escroquerie la semaine dernière !) et de coups de Jarnac n'émeut guère Nicolas Sarkozy et consorts. Si la mascarade du burkini, inventée cet été par les extrémistes et les racistes corses et prestement adoptée par MM. Estrosi et Ciotti, a fait rire le monde entier, elle semble cependant s'inscrire dans une stratégie. Sans être adepte de la théorie du complot et du rôle des cabinets noirs, force est de constater quelques faits et coïncidences étonnants. Ainsi, dimanche 9 octobre 2016, le Journal du dimanche (JDD) titrait « Les 15000 islamistes que la police surveille ». De son côté, le Figaro du weekend - qui appartient à M. Dassault lequel gagne beaucoup d'argent en vendant des avions aux musulmans du Golfe et d'ailleurs - affirme : « Les maires réclament les noms des fichés S ». Mieux : une publicité tapageuse du Fig Mag pour l'opuscule « Les cloches sonneront-elles encore demain ? » dans lequel de Villiers explique « comment la France s'est islamisée ». Coïncidence ? De Zemmour à de Villiers : des fantasmes à la pelle Vendredi 16 septembre 2016, sur RMC et BFMTV, semblant apprécier la rixe de la plage de Sisco qui a mis aux prises des familles marocaines et des Corses, Eric Zemmour se fendait de ce satisfecit : « Le comportement des Corses est admirable, ils ne cèdent pas face à la pression islamique. Ils ont raison de défendre leur territoire et leur identité ». Dans un de ses livres, le mot islam revient 307 fois : obsession maladive ou créneau pour faire le buzz ? Pour cet individu né en Algérie et dont la mère parle l'arabe, « la France est en danger de mort » du fait du « péril islamiste ». Il parle constamment de « la bataille civilisationnelle à mener contre l'islam ». Ainsi, ce porte-drapeau d'une droite raciste, xénophobe et haineuse - jamais remise de la perte de l'Empire - a micro ouvert dans les médias. En 2015, il avait été pourtant condamné pour provocation à la haine raciale car pour lui : « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes ». Cela ne semble guère affecter RMC ou BFMTV ! En fait, il est partout : France 5, C8, LCI, Paris Première et toujours au Figaro ! Mais chacune de ses nauséabondes interventions vaudrait une condamnation. On le laisse faire. Pourquoi ? De son côté, le sulfureux maire de Béziers Robert Ménard, invité par LCI en septembre dernier, affirme qu' « être français, c'est aussi, comme le disait le général de Gaulle, être européen, blanc et catholique.» et déplore que « dans une classe du centre-ville, il y a 91% d'enfants musulmans » alors que « le profilage communautaire » est interdit par la loi ! Par ailleurs, pour le Figaro Magazine du 7 octobre 2016 « Philippe de Villiers est reparti en croisade ». Ainsi, les choses sont carrément posées : Sus aux Sarrazins ! De Villiers est retourné… en 1095 en compagnie du pape Urbain II et de Godefroy de Bouillon pour lancer une nouvelle croisade non de Clermont cette fois mais de sa Vendée natale…. « La France n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'islam » éructe de Villiers qui s'en est allé déverser, ce mercredi 12 octobre 2016 sur RTL, des tombereaux de propos haineux et de contre-vérités à donner la nausée. Comme on le voit, les propos anti-arabes d'Eric Zemmour sont devenus la norme dans certains médias hexagonaux. Le Figaro Magazine va même jusqu'à publier une grande photo de de Villiers, tenant un Coran relié à la main, ainsi légendée : « Comment la France s'islamise »… à l'heure où la Grande Mosquée de Marseille a été enterrée sans tambour ni trompette par le Conseil Municipal de la ville et au moment précis où une cathédrale russe orthodoxe vient de sortir de terre, en plein Paris, et tutoie, avec ses cinq bulbes dorés, la Tour Eiffel sa voisine! Dans le Fig Mag, de Villiers donne libre cours à son aveuglement raciste et sa haine de l'Arabe et ne recule pas devant le mensonge. C'est ainsi qu'il parle d'un café face à la basilique royale de Saint Denis près de Paris, là où sont enterrés les souverains de France: « Signe des temps : face au grand porche des Rois, le bar-tabac a changé de nom : il s'appelle le Khédive ». L'Humanité (12 octobre 2016, p. 24) révèle que cet établissement porte le même nom depuis les années 1930 ! Comme on le voit, Joseph Goebbels, le ministre de l'Education du Peuple et de la Propagande de Hitler, a encore plein d'adeptes ! Sarkozy… court toujours derrière Marine Le Pen Vendredi 7 octobre 2016, Nicolas Sarkozy - ce « sang mêlé » d'origine hongroise, chantre des Gaulois - est venu faire son show sur France 2 alors que les sondages lui promettent, après son échec pour garder l'Elysée, une nouvelle déconvenue face à Alain Juppé. Il a ainsi posé la direction de sa campagne confite des préoccupations sécuritaires de la droite : il faut lutter contre « un islam politique qui tente d'assurer sa main mise sur une partie de la société » et oublieux de tout ce qu'il avait appris à la faculté de droit de réclamer « la mise en détention » de tous les fichés S. Il avait peut-être en vue la « Loi des suspects » de 1793 qui marqua une « paranoïa révolutionnaire » et mis au panier le respect des libertés individuelles en France ; à moins qu'il ne tienne à imiter le sioniste Netanyahou qui utilise l'arme de la détention administrative contre les Palestiniens sans inculpation ni juge. Puis de passer à son enfumage favori - lui qui avait signé en 1990 une proposition de loi en faveur de la scélérate « préférence nationale dans l'administration »- : « Oui ou non y a-t-il un problème d'immigration en France ? Je pense que oui et qu'on ne peut pas continuer comme si de rien n'était. Oui ou non y a-t-il un problème d'intégration ? Je pense que oui ». Pour lui, le terrorisme est secondaire : c'est l'immigration qu'il faut combattre. C'est elle qui porte dans ses plis le terrorisme comme la nuée porte l'orage en somme ! Un brin malthusien, il affirme à la télé et lors de son meeting au Zénith de Paris : avec «l'explosion démographique que connaît l'Afrique, qui va doubler de population en trente ans… nous ne pouvons plus accepter l'automaticité du regroupement familial pour les étrangers non communautaires. » Ce qui permet à Sarkozy d'éviter de parler des problèmes réels, quotidiens des Français. « Il y a une droite qui joue sur les peurs » note Mme Kosciusko- Morizet, ancienne ministre de l'Environnement. En fait, par ce discours immonde, Nicolas Sarkozy essaie de faire passer à la trappe toutes les casseroles judiciaires attachées à ses basques. Pour ne rien dire des enregistrements réalisés à son insu par Patrick Buisson, son « fidèle » conseiller, ancien directeur du journal Minute, organe de l'extrême droite. Faut-il rappeler que ce Sarkozy a pourtant été dignement reçu à Carthage en juillet 2015 ? (voir site de Leaders) Pour conclure, citons ces claires et justes déductions de M. Régis Debray qui remet les pendules à l'heure (Le Figaro, 4 octobre 2016, p. 14) : « Un musulman sur quatre, un jeune sur deux, met la charia au-dessus des lois républicaines ? Si vous interrogez les pratiquants chrétiens ou juifs, vous en trouverez bien plus pour mettre les éternels commandements divins au-dessus des lois votées par des majorités politiques de rencontre. » et de définir ainsi la laïcité : « La laïcité n'est pas là pour substituer une croyance à une autre, mais pour permettre une coexistence pacifique des croyances. Elle met la transcendance en autogestion. C'est sa limite et sa grandeur. » Face au silence du monde arabo-musulman devant ces paroles de haine et cet assaut sur le droit des gens, face à cette stratégie de l'amalgame des Sarkozy, Zemmour et de Villiers et autres marchands de peur, l'adresse de Youssèf 1er, roi de Grenade de 1343 à 1354, à son peuple menacé par la Croisade n'a rien perdu de sa pertinence: « ….Réveillez-vous du sommeil où vous êtes plongés ! Rassemblez vos désirs éparpillés !... » (Cité par al-Maqqari, Nafh al-Tib traduit par A.-L. de Prémare)
