Ahmed Néjib Chebbi a affirmé lundi matin sur Europe 1, au micro de Jean-Pierre Elkabbach que la confrontation avec les jihédistes se déroule dans un climat favorable à la démocratie et que les Tunisiens sont solidaires avec les forces de l'ordre qui sont prêtes à cette confrontation forte d'information et de décision politique. Le leader du pari Al Joumhoury a appelé les Tunisiens à l'unité autour d'une stratégie nationale contre le terrorisme et les pays amis et voisins à être solidaires de la Tunisie pour la réussite de sa transition démocratique. Se voulant rassurant, surtout qu'il s'exprime sur une grande station française (Europe 1, un lundi de Pentecôte), il a affirmé que « la situation est tout-à-fait sou contrôle », mais souligné que « la dimension internationale de la nébuleuse jihédiste appelle à la solidarité internationale ». Au sujet des prochaines élections, il a déclaré que qu'elles ne seront pas retardées mais que le processus connaîtrait qulques difficultés. Souhaitées pour fin décembre 2013, elles pourraît avoir lieu en mars 2014, mais rien n'est encore fixé pour le moment. Interrogé sur sa candidatures aux présidentielles, il a indiqué que la question est à l'étude et qu'elle n'est pas exclue. Pour ce qui est de sa sécurité personnelle, Chebbi a précisé qu'il bénéficie d'une escorte fournie par les services officiels et qu'il utilise parfois un gilet pare-balle lors de certains déplacements. Extraits La Tunisie est entrée en confrontation avec la fraction la plus extrémiste et la plus violente du mouvement islamiste, mais une confrontation qui se déroule dans un climat favorable à la démocratie. Ces gens sont totalement isolés par rapport à la population qui est solidaire avec les forces de l'ordre et ces forces sont déterminées à faire prévaloir la loi et son respect. Elles sont prêtes surtout qu'aujourd'hui et ce n'était pas le cas, elles ont l'information nécessaire et la décision politique d'aller confronter ces gens-là. Jean-Pierre Elkabbach : La menace couvait, et le gouvernement de la coalition a laissé faire. Ne paie-t-il pas aujourd'hui sa complicité ? Ahmed Néjib Chebbi : Tout-à-fait ! Nous avons souffert pendant plus d'un an et demi d'un laxisme du gouvernement et particulièrement du ministère de l'Intérieur qui était dirigé par l'actuel chef du gouvernement. Nous avons assisté à divers évènements et on est arrivés à l'assassinat de Chokri Belaid et face à cette violence nous n'avons vu aucune réaction rigoureuse de la part de l'Etat. Certains voient Jean-Pierre Elkabbach : Le chef du gouvernement dit qu'il va interdire Ansar Ashariaa. Est-ce que vous lui donnez raison ? Ahmed Néjib Chebbi : Oui ! Il dit aujourd'hui ce qu'il aurait du dire depuis très longtemps. Ansar Ashariaa font partie de la nébuleuse jihédiste AQMI, Al Qaida… Je voudrais vous rassurer la situation est tout-à-fait sou contrôle. Cette dimension internationale appelle à la solidarité internationale. Les jihédistes ne croient pas aux élections ; Ils cherchent à appliquer un Islam rogoriste et l'imposer par la violence. C'est pire qu'une république à l'iranienne ; Ils sont rigoristes absolus et t prêts à se faire tuer pour leur idéologie. C'est le prix du laxisme. Sous Ben Ali, ils étaient 3000 en prison. Aujourd'hui, on peut les estimer à 40000. Mais, selon certains rapports, ils ne dépasseraient pas quelques milliers. C'est l Jean-Pierre Elkabbach : Quel message aux Tunisiens ? Ahmed Néjib Chebbi : J'appelle les Tunisiens à l'unité autour d'une stratégie nationale contre le terrorisme mais qui ne pourrait être l'apanage d'un gouvernement qui a fait preuve de beaucoup de défaillances. Elle doit être élaborée dans le cadre d'une instance qui réunisse en même temps les représentants de l'Etat, de la société civile, notamment le secrétaire général de l'UGTT et des représentants de l'opposition. Jean-Pierre Elkabbach : Et aux pays européens ? Ahmed Néjib Chebbi : J'appelle nos partenaires, amis et voisins européens à être solidaires de la Tunisie, de fournir à l‘Etat tunisien tous les moyens nécessaires pour gagner cette bataille et en même temps et sans aucune inhibition soutenir la transition démocratique. La France, personnellement, j'apprécie sa politique, encourage la transition démocratique c'est-à-dire la tenue des élections libres le plus tôt possible. Les élections ne seront pas retardées. Mais le processus pourrait connaître quelques problèmes. On souhaitait qu'elles se tiennent fin décembre, mais pourraient être reportées à mars 2014, rien n'est décidé pour le moment. Ecouter l'interview Tags : Ahmed néjib chebbi Tunisie Jean-Pierre Elkabbach Europe 1 Jihédistes Ansar Ashariaa AQMI Al Qaeda