TEHERAN (Reuters) — L'Iran ne reprendra les négociations sur son programme nucléaire qu'à certaines conditions, déclare le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans une interview télévisée diffusée hier, après l'annonce de sanctions contre Téhéran par l'Union européenne. Dans cet entretien accordé à la chaîne nationale d'information Press TV, il réitère des conditions qu'il avait exposées pour la première fois en juin pour un retour de l'Iran à la table des négociations. Lundi, le représentant de l'Iran auprès de l'Aie, Ali Asghar Soltanieh, avait laissé entendre que ces conditions ne s'appliquaient plus. Les négociations ne pourront reprendre que si d'autres pays y participent, si les différentes parties disent si elles recherchent l'amitié de l'Iran ou lui sont hostiles et si elles exposent leur point de vue concernant l'arsenal nucléaire que l'on prête à Israël, dit Mahmoud Ahmadinejad dans l'interview. Les négociations entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne (5+1), destinées à répondre aux interrogations de l'Occident sur l'enrichissement d'uranium par Téhéran, ont tourné à l'échec en octobre dernier, ce qui a débouché sur l'adoption d'un quatrième train de sanctions internationales contre le régime des mollahs. Lundi, Soltanieh a remis une lettre à l'Aiea (Agence internationale de l'énergie atomique) détaillant la position de l'Iran sur un échange de combustible nucléaire. Dans cette lettre, l'Iran se dit "totalement prêt à tenir des négociations sur le combustible et sur le réacteur de Téhéran, sans condition". La réaffirmation de conditions par le Président Ahmadinejad fait suite à l'annonce lundi de sanctions prises par l'Union européenne contre Téhéran. Ces mesures visent notamment les investissements dans le secteur des hydrocarbures ainsi que les capacités de raffinage de l'Iran. "La logique voulant que l'on puisse nous convaincre de négocier au moyen de sanctions est tout bonnement un échec", note Mahmoud Ahmadinejad dans l'interview.