L'homme d'affaires Chafik Jarraya a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse, à Tunis, qu'il se soumettra aux dispositions et mesures de l'Etat «si ce dernier déclare terroriste le président du parti libyen «Al-Watan», Abdelhakim Belhaj. Jarraya a critiqué des «abus» qu'il a imputés aux services techniques du ministère de l'Intérieur auxquels il a reproché d'avoir «violé les données personnelles», invoquant la publication sur le site «Wikileaks Tunisie», le 28 janvier dernier, de messages d'écoute le concernant qui remonteraient à janvier 2014. Il a qualifié «Wikileaks Tunisie» de «réplique défigurée» des sites d'indiscrétions internationaux, s'interrogeant sur la légitimité de publier des messages d'écoute «attentatoires à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat» et «en violation de ses données personnelles», sans «aval judiciaire». Il a accusé, nommément, un cadre de la police d'être l'auteur de ces fuites de documents. Jarraya a indiqué qu'en tant qu'homme d'affaires et aussi en sa qualité de chargé des relations arabes et africaines à la Chambre de commerce et d'industrie, il a des contacts réguliers avec nombre de personnalités libyennes, «y compris Ahmed Kadhafi Eddam, la fille d'Abdallah Senoussi et plusieurs autres hommes politiques et promoteurs». Il s'est aussi insurgé contre la divulgation, par un député du Mouvement Nida Tounès, de documents se rapportant à des conversations téléphoniques entre lui et un certain nombre de dirigeants libyens, affirmant avoir été soumis à un «chantage» par ce député. Chafik Jarraya a, par ailleurs, dénoncé «le déni de citoyenneté» dont il dit avoir été victime du fait de son accusation «d'orchestrer une conspiration régionale avec le parti libyen Al-Watan dans le but de destabiliser le Mouvement Nida Tounès».