La Tunisie ne présentera pas ses excuses à la CAF. Mais il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Samedi dernier, tous les observateurs, journalistes et consultants de tout bord, ont crié au scandale. Le Mauricien Seechurn a été un arbitre maison par excellence, comme on sait si bien les désigner dans les compétitions africaines. Il est vrai que, même lors des Coupes du monde, il arrive que les arbitres poussent un peu avec les sélections des pays organisateurs, histoire de garder l'engouement du public local. Mais avec la CAF, c'est une autre paire de manches. Comme la plupart des régimes politiques africains ne brillent pas par le respect des libertés, le parcours de l'équipe nationale du pays organisateur dans l'épreuve continentale devient une véritable affaire d'Etat. Désigner des arbitres sur mesure est devenu monnaie courante. Et ce n'est pas l'édition actuelle de la CAN qui dérogera à la règle. Le Gabon, avant nous, a payé les frais d'un arbitrage malhonnête qui n'a pas hésité à offrir un penalty imaginaire à la Guinée Equatoriale. Ce n'est donc pas un hasard que cette sélection de second plan soit parvenue à jouer les derniers tours de cette CAN 2015. Scandaleux ! Jusqu'au bout de nos intentions Seul maître à bord depuis 27 ans, Issa Hayatou est victime de son long règne. Il n'en fait qu'à sa tête et cela ne peut plus durer. Une petite révolution de palais s'impose dans les instances de la CAF. Le Maroc a donné l'exemple en refusant d'organiser l'édition 2015 de la CAN dans les délais imposés par le président de la CAF. Le gouvernement marocain n'a pas voulu prendre de risques à cause de l'épidémie d'Ebola et Hayatou a tenu bon à ce que la CAN s'organise dans sa date initiale pour des intérêts purement financiers. Certes, le Maroc a été sanctionné par la CAF en étant privé de cette édition, mais l'honneur national marocain est sauf. Le royaume chérifien a démontré qu'il ne badine pas avec la souveraineté nationale. La Tunisie lui emboîte aujourd'hui le pas. Le Maroc et la Tunisie donnent aujourd'hui l'exemple et refusent d'être associés au nivellement par le bas du football africain. Les clubs tunisiens ont souffert pendant des années des marabouts et autres conditions d'hébergement et d'entraînement dégradantes de leurs périples africains. Notre sélection nationale et nos clubs ont souffert pendant trois décennies des conditions indécentes et extrasportives. Souvenons-nous du dernier exemple en date : la finale aller de la ligue des champions de 2010 qui a opposé le TP Mazembe à l'Espérance de Tunis. Des dizaines d'heures d'avion, non assistance du club hôte à l'arrivée, des hôtels hors de prix, si ce n'est non conformes aux normes internationales par- dessus le marché et des arbitres maison aux prestations plus scandaleuses les unes que les autres. Voilà ce que nous réserve l'Afrique. Il est temps que cela s'arrête, et on compte sur notre fédération pour défendre notre cause... nationale.