Les deux suspects impliqués dans le dernier attentat de Paris auraient des liens avec des jihadistes tunisiens combattant pour Daech. Et à leur tête l'assassin de Mohamed Brahmi... Alors que les services de sécurité français sont déjà embarqués, toutes griffes dehors et avec des renforts policiers d'une ampleur sans précédent, dans une formidable offensive déclenchée dans le but d'élucider l'énigme du tragique attentat contre Charlie Hebdo, les premiers flots d'informations commencent à couler dans les quatre coins de l'Hexagone. Et les premières révélations sont déjà sensationnelles. En effet, après avoir formellement identifié les deux suspects impliqués dans cette attaque, et au fur et à mesure de la poursuite de leur traque, les enquêteurs français ont abouti à une première conclusion, à savoir l'appartenance des deux tueurs à l'une des branches armées du mouvement sanguinaire de Daech. Mais, ce n'est pas fini, puisque selon des informations ayant filtré des premiers éléments de l'enquête, «la piste tunisienne reste envisageable, après avoir été établi que les deux suspects en question étaient des camarades du dangereux terroriste tunisien Aboubakr Al Hakim, auteur de l'assassinat de Mohamed Brahmi. Les relations entre le trio remonteraient à 2010, année où «la bande des trois» avait rejoint un réseau intégriste basé clandestinement à Paris, et chargé de l'envoi de jihadistes de différentes nationalités, dont française, en Syrie, en Irak et en Libye. Ils étaient en Tunisie Toujours selon les premières révélations de l'enquête, l'un des deux suspects, en l'occurrence Chérif Kouachi, cet ex-vendeur ambulant de poisson, a réussi avec la complicité d'Al Hakim à visiter la Tunisie à deux reprises «dans le cadre de la synchronisation des activités entre les combattants d'Ansar Echaria et ceux embusqués au Jebel Chaâmbi. «Les deux hommes, après avoir fait leurs preuves en Libye et en Syrie, ont fini par rallier les rangs de Daech, désormais de plus en plus présent en France, en Tunisie, en Algérie et en Libye, par cellules dormantes interposées. Jolis coups de filet en vue Reste maintenant à savoir comment évoluera l'enquête pour la conduite de laquelle ont été mobilisés les plus éminents experts français en matière de lutte contre le terrorisme. L'on sait pour le moment, que les deux principaux suspects, les frères Chérif et Saïd Kouachi, ont été dans un premier temps localisés au nord de la capitale française où l'on a cru à la fin de leur cavale. Mais les événements vont se compliquer et brouiller les pistes avec la tuerie qui a eu lieu le lendemain, jeudi 8 janvier, à Montrouge, et qui a coûté la vie à un agent de la police municipale et blessé un autre. Un troisième homme serait suspecté d'avoir perpétré cette attaque. Ce tueur, proche de l'un des deux frères Kouachi, selon les informations divulguées au compte-gouttes et avec beaucoup de réserve afin de ne pas entraver le déroulement des enquêtes, est encore une fois intervenu, hier, en prenant des otages dans un magasin casher, à la porte de Vincennes (sud-est de Paris). Si tout marche bien, leur arrestation devra donner lieu à d'autres jolis coups de filet, particulièrement dans l'Hexagone où l'on parle, officiellement, de la présence de cellules dormantes et de bombes à retardement que représentent les revenants de Syrie et d'Irak. En parallèle, les services de renseignements français, la DST (Direction de la surveillance du territoire) en tête, viennent de saisir leurs homologues tunisiens et algériens, afin d'approfondir une enquête qui pourrait probablement déboucher sur l'implication d'autres complices de différentes nationalités dans l'attentat de Charlie Hebdo. De quel «format sera» l'empreinte tunisienne ?