Aujourd'hui, démarrage de la campagne électorale pour le second tour du scrutin présidentiel. La course vers Carthage reprend ainsi de plus belle jusqu'au 19 courant à minuit Rien de nouveau par rapport aux déclarations précédentes. L'Isie a finalement tranché hier : le second tour de la présidentielle aura, officiellement, lieu le 21 de ce mois en Tunisie, et les 19, 20 et 21 à l'étranger. Partant, la campagne électorale des deux vainqueurs du scrutin de 23 novembre dernier, MM. Caïd Essebsi et Marzouki, démarre aujourd'hui, pour s'étendre jusqu'au 19 courant à minuit. C'est, du moins, ce que vient de confirmer M. Chafik Sarsar, président de l'Isie, lors d'une conférence de presse organisée, hier matin, au Center Media, à Tunis. Et de préciser que cette nouvelle échéance a été ainsi fixée, suite au verdict qu'avait récemment prononcé le Tribunal administratif dans les pourvois introduits en appel par le candidat Moncef Marzouki. Scores maintenus Tout compte fait, les résultats définitifs du premier tour ont été proclamés sans aucun changement au niveau des statistiques. Dans la foulée, M. Sarsar n'a pas manqué de récapituler le calendrier électoral préétabli, un engagement moral qui indique, selon lui, que le processus électoral en cours avance à pas sûrs, dans la logique de la feuille de route issue du Dialogue national. Sans pour autant, évidemment, déroger aux dispositions de la nouvelle Constitution stipulant que le 28 décembre 2014 serait la date butoir de ce processus qui vise à mettre un terme au provisoire. Et conformément au règlement juridique régissant cette opération, dans toutes ses étapes, le conseil de l'Isie a rendu publics les résultats du premier tour de la présidentielle dans leurs moindres détails. Le scrutin du 23 novembre dernier a vu la mobilisation de 3.339.666 électeurs tandis que le nombre de suffrages exprimés a atteint 3.267.569 voix, avec un taux de participation frôlant 63%. L'on compte aussi, chiffres à l'appui, quelque 50 mille bulletins nuls et 22 mille autres bulletins blancs. Par ailleurs, la liste des favoris a gardé son ordre initial, avec, toujours, en tête Béji Caïd Essebsi (39,46% des voix), suivi de Moncef Marzouki (33, 43%). Vient, ensuite, en troisième position, le leader frontiste Hamma Hammami (7,82%), puis celui du courant « Al Mahabba » Hechmi Hamdi avec 5,75%, devançant ainsi le chef de l'UPL, Slim Riahi, (5,55%). Bulletin tournant, une rumeur Ces cavaliers du premier tour ont fini par céder le passage à un duel à la présidentielle Caïd Essebsi-Marzouki. Tous les deux vont, à partir d'aujourd'hui, reprendre la course vers Carthage. Une nouvelle campagne électorale qui s'annonce tendue et porteuse de surprises. De ce fait, M. Sarsar a lancé un appel à la raison, demandant aux candidats, aux acteurs politiques, aux médias et à tous les intervenants de respecter la règle du jeu démocratique et d'être à la hauteur d'un tournant historique instaurant la IIe République. Revenant à certains dépassements relevés le jour du scrutin, le président de l'Isie, accompagné de son staff, a exclu le fait qu'un bulletin « tournant » ait circulé dans les bureaux de vote à Ben Arous, ni à Haïdra (Kasserine). « Ce n'étaient que des rumeurs, l'information telle qu'elle a été propagée est dénuée de toute vérité», rétorque-t-il. Qu'est-ce qu'un bulletin tournant ? D'après lui, c'est un bulletin de vote falsifié servant de fausse copie à l'original qu'on utilise dans l'isoloir pour le compte d'un candidat préféré, dans le but d'augmenter ses chances. M. Sarsar était catégorique, réfutant que pareil cas de fraude ait été enregistré dans n'importe quel bureau de vote, justifiant cela par l'existence d'un circuit de veille et de protection contre de tels abus. Un argument qui a été confirmé par tous les membres de l'Isie. En réponse aux questions des journalistes, M. Sarsar a déclaré que la démarche électorale poursuivie au cours de l'étape précédente sera maintenue pour le second tour. Toutes les précautions et mesures de prévention sécuritaires sont valables jusqu'à nouvel ordre. Et de confier, entre autres, qu'il a été informé par des officiels du ministère de l'Intérieur qu'il fait l'objet de menaces terroristes.