Le point précieux ramené de Monastir a remis les Djerbiens sur les rails. Grand ouf de soulagement dans le camp djerbien après le match nul ramené de l'extérieur au terme d'une rude bataille avec une USM avide de réhabilitation et qui a tout tenté pour renouer avec le succès face à un adversaire qu'elle pensait largement à sa portée. Il faut dire que Ben Soltane et ses protégés, qui savaient qu'ils n'avaient plus droit à l'erreur, ont bien préparé ce rendez-vous crucial à Djerba d'abord, puis à Sousse lors d'un stage d'un peu moins d'une semaine. «Ce qui est encourageant au sein et autour de l'équipe, c'est que malgré les résultats qui tardent à récompenser les efforts et les sacrifices consentis par tous, il y a toujours ce sentiment de confiance qui règne, cet espoir réconfortant que ça va venir, malgré tout, confie le technicien djerbien. Ce qui est bien à l'ASD, c'est qu'on ne perd pas la tête facilement, c'est que l'envie de travailler plus, de bosser davantage et de surmonter toutes les difficultés anime tout le monde. Les supporters veulent des résultats, c'est vrai, mais ils ne sont pas trop impatients ni trop pressés et ils ne mettent pas plus de pression qu'il n'en faut sur les joueurs comme sur nous staff technique. ça, c'est un élément très important pour un entraîneur car il permet d'augmenter, au fur et à mesure des rencontres, ce capital confiance sans lequel on ne peut aller loin et on peut même capituler avant l'heure». Stratégie nouvelle Le mérite de Abdelhay Ben Soltane, c'est qu'après avoir fait la sourde oreille et accordé peu d'importance aux conseils et parfois aux critiques de tous bords, il a fini par tendre cette oreille et écouter les divers reproches adressés non pas à lui, mais aux joueurs et à leur manière de gérer les 90 minutes de jeu sur le terrain et de laisser filer sur des erreurs individuelles, la plupart du temps, de concentration et d'indiscipline tactique, des victoires à leur portée. Notamment à domicile face à l'ASM, le SG, egsg et tout récemment la JSK avec deux matches nuls et deux défaites. Ces nombreux points gâchés d'une manière parfois un peu naïve témoignent que ce qui manque le plus à l'ASD, c'est le facteur expérience, cette capacité à savoir protéger jusqu'au bout un avantage au score, car l'équipe ne connaît pas de gros problèmes de création de jeu, d'imagination sur le plan offensif et même de concrétisation, puisqu'elle marque des buts et perce les murailles des défenses les plus hermétiques. Son point faible, c'est une naïveté et un manque de réalisme sur le plan défensif avec un entrejeu qui ne joue pas suffisamment son rôle au niveau de la récupération de la balle, en raison de l'absence de grands pivots et avec une ligne arrière qui pêche souvent par manque de sang-froid, de rigueur dans le marquage d'homme à homme sur les ballons lancés en profondeur et dans le dos ou sur les balles arrêtées. «C'est vrai que beaucoup reste à faire pour pallier cette principale lacune, concède Abdelhay Ben Soltane, mais le match contre l'USM a montré quand même que nous progressons peut-être un peu lentement, mais en tout cas sûrement. Le gardien de but Tamzini qui a sorti un grand match est en train de gagner en maturité et de donner plus d'assurance à la défense. L'entrée de l'arrière central ivoirien, Bienvenue, un renfort de poids que j'attendais depuis des semaines, a permis de trouver la bonne formule avec une charnière centrale qui peut évoluer avec trois éléments, deux stoppers et un libéro, en cas de besoin et faire barrière aux lignes d'attaque les plus opportunistes et les plus percutantes. Parfois, il faut savoir être réaliste et maintenant que j'ai les moyens d'opter pour plus de réalisme et de penser plus au score final inscrit au tableau d'affichage qu'à la manière, je n'hésiterai pas à y recourir, pas systématiquement, bien entendu, mais au cas par cas et match par match». Quand on joue pour le maintien ou même pour le titre, on ne s'attarde pas, en effet, à décortiquer la manière de jouer, mais on regarde les points au compteur et le classement. Car mieux vaut gagner en jouant mal que de perdre en jouant bien. Seul le réalisme est payant.