Dès la troisième année secondaire, les lycéens optent pour l'allemand, l'italien, le chinois, le russe, le turc ou l'espagnol en plus de l'anglais et du français. L'annonce de l'introduction de l'enseignement du français à partir de la deuxième année primaire dès cette rentrée et de l'anglais à partir de la rentrée prochaine en troisième année a suscité une large polémique. Cette réaction était attendue. Les opposants se sont manifestés, en reprenant des arguments désuets et en perte de vitesse. La langue mère est, bien entendu, l'arabe. Nul ne peut le contredire. Elle occupe, justement, une bonne place dans le cursus de l'élève. La renforcer s'inscrit dans la logique des choses, mais chercher à ouvrir notre école sur d'autres civilisations, à travers les langues, est une option saine que beaucoup de pays ont adoptée et suivie. Tous les pays du monde enseignent des langues étrangères selon leur position géopolitique et économique. Deux langues étrangères en plus dans le primaire est-ce un fardeau ? Il ne faut pas oublier que le français était déjà enseigné depuis la deuxième année et l'anglais à partir de la sixième. Cette rectification du tir est jugée, néanmoins, positive par certains, même si d'autres pensent le contraire. Ajouter des heures d'études supplémentaires dans ces deux langues serait, selon eux, de nature à surcharger les horaires et à disperser les efforts d'apprentissage. Il y aurait risque de porter préjudice à la langue arabe. Celle-ci n'étant pas bien maîtrisée, les résultats ne sont pas garantis pour l'apprentissage de ces nouvelles langues. Le démarrage de cet apprentissage serait précoce. Le point de vue opposé est favorable à l'idée d'inscrire ces deux langues dans le programme d'enseignement des écoliers à ces deux niveaux. La capacité d'assimilation des enfants à cet âge n'est pas à mettre en doute. Le cumul d'apprentissage de la langue française sera alors de douze ans (de la deuxième année primaire à la quatrième année secondaire) et de onze ans pour l'anglais (de la troisième année primaire à la quatrième année secondaire). Cet enseignement sera, automatiquement, renforcé par l'ajout d'une autre langue d'option. Dès la troisième année secondaire les lycéens opteront soit pour l'allemand, l'italien, le chinois, le russe, le turc ou l'espagnol. Déjà, ils sont inscrits en grand nombre. On compte plus de 70.500 lycéens suivant l'une de ces langues en troisième et en quatrième année secondaire comme matière à option. Les autres suivent des matières optionnelles dans les différentes éducations (musicale, artistique) ou étude de projet, mathématiques, informatique, sciences et vie de la terre. C'est l'italien qui vient en première place avec 29.420 élèves. Il est suivi de l'espagnol avec 20.899 inscrits. L'allemand occupe la troisième position avec 18.996 lycéens. La langue turque, qui a été introduite depuis l'année 2012, mobilise une centaine d'élèves (121). On note, malgré tout, un engouement pour les langues chez nos jeunes. Le fait de le conforter par des mesures pédagogiques appropriées peut avoir des impacts positifs. Ne reproche-t-on pas à nos étudiants actuels d'être médiocres en langues et, notamment, dans les langues qui ouvrent la voie à l'employabilité ?