Le 29 août est le dernier délai pour le dépôt des listes électorales aux législatives. Saura-t-on dépasser les intérêts personnels au profit de ceux des partis et des électeurs ? La compétition fait rage au sein des partis politiques pour la désignation des têtes de liste aux prochaines législatives. Ainsi, les circonscriptions importantes à l'instar de Tunis I et Tunis II, Sfax I et Sfax II, Sousse, Ben Arous, l'Ariana et autres font l'objet de tensions entre les différents candidats, notamment les grosses pointures et les dirigeants, chacun souhaitant y être désigné tête de liste. A preuve, le tollé soulevé par la désignation de Hafedh Caïd Essebsi tête de liste de la circonscription de Tunis I au sein de Nida Tounès et même ailleurs. Cette désignation a provoqué des réactions en chaîne dans le monde politique et l'opinion publique, fustigeant le népotisme qui caractérise cette désignation. La concurrence entre Hafedh Caïd Essebsi et Faouzi Elloumi, l'un des cofondateurs du parti, et la protestation des partisans ont provoqué le désistement pratiquement «forcé» du fils du président de Nida Tounès et le gel de l'activité d'Elloumi suite à ses déclarations sur Hannibal-TV. Déclarations qui font porter la responsabilité de la désignation du «dauphin» à son propre père «lequel commande et qui en a décidé ainsi», selon l'homme d'affaires. Même scénario à Sousse où plusieurs partisans de Nida Tounès ont contesté le ticket Zohra Driss et Ridha Charfeddine dans cette circonscription, ce qui a engendré toute une campagne de protestation ainsi que la démission des membres du parti à Kalaâ Kbira qui s'estiment lésés et non représentés dans cette liste. Ailleurs, au sein d'Ennahdha, Ferjani Doghman, par exemple, a farouchement contesté sa troisième place au sein de la liste électorale de la circonscription de l'Ariana. De son côté, Ettakatol connaît un branle-bas de combat concernant les listes de Sfax 1 et de Tunis 1 notamment. Et l'exemple le plus frappant illustrant la ruée vers les têtes de listes électorales aux législatives, au sein de ce parti, est celui qui oppose, dans la circonscription de Tunis 1, Khalil Zaouia à Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol. Ce dernier s'est démené dans tous les sens et a beaucoup agi afin de redorer l'image de son parti, écornée aux yeux de ses électeurs et de l'opinion publique, notamment par l'alliance avec Ennahdha, pourtant vivement démentie au cours de la campagne 2011, ainsi que par de multiples erreurs de parcours, aussi bien à l'ANC qu'au sein des gouvernements de la Troïka. Khalil Zaouia, élu le 23 octobre 2011 à Tunis II avec Lobna Jeribi, a brigué cette fois-ci la tête de liste de Tunis I. Le ministre des Affaires sociales, dans les deux gouvernements de la Troïka, n'a pas suivi l'exemple de son collègue Lyès Fakhfakh, successivement ministre du Tourisme puis des Finances qui a renoncé à se porter candidat aux prochaines législatives. Et il n'a pas tort, car le ministre d'un gouvernement quasi sortant laisse forcément des plumes, ayant subi le mécontentement des uns et des autres. Tout le monde n'est pas sans savoir le ressentiment généré par les deux gouvernements de la Troïka chez une bonne partie de la population suite à la gestion désastreuse des affaires et de la chose politique. D'où le risque, pour les figures qui ont occupé des postes de responsabilité au sein de la Troïka, de partir avec un handicap. Ce qui ne sera pas sans conséquences lourdes quant au résultat des élections. Bref, il ne reste plus que trois jours pour départager les candidats et prendre les décisions finales, le 29 août étant le dernier délai pour le dépôt des listes électorales aux législatives. Or, les nombreux partis qui ne l'ont pas encore fait sauront-ils dépasser les différends et les intérêts personnels étroits pour ne prendre en considération en toute objectivité que l'intérêt des citoyens et de leur parti. Cela en désignant le candidat qu'il faut à la place qu'il faut. Autrement dit, les candidats compétents et les têtes de liste idoines à même d'arracher des sièges au sein de la nouvelle Assemblée du peuple. Le résultat des prochaines législatives nous le dira certainement.