«Le prochain président devra être élu de manière libre» Des partis politiques se sont prononcés, jeudi, contre la proposition du mouvement Ennahdha d'engager des concertations pour choisir un candidat consensuel à la prochaine élection présidentielle. «Cette proposition est contraire aux principes démocratiques » a estimé Ettakatol, dans une déclaration publiée jeudi. Le porte-parole du parti, Mohamed Bennour, a affirmé, dans une déclaration à l'Agence TAP, que le choix du futur président de la République doit se faire à travers un scrutin libre et transparent. Un avis partagé par le secrétaire général du Congrès pour la République (CPR), Imed Daimi, qui, à son tour, a qualifié la proposition d'Ennahdha de «contraire à l'esprit de la démocratie» dont l'une des principales conditions est de garantir le droit d'éligibilité pour tout citoyen. Selon lui, cette proposition vient confisquer le droit des Tunisiens à choisir leur candidat favori. De son côté, le porte-parole du Parti républicain (Al-Joumhouri), Issam Chebbi, a affirmé que la proposition d'Ennahdha d'entamer des concertations pour choisir un candidat à la prochaine élection présidentielle vise à «limiter le rôle du futur président» afin qu'il demeure «l'otage des partis politiques». «Le prochain président devra être élu de manière libre et directe et non pas choisi de manière consensuelle», a-t-il soutenu. L'élection du président doit être le réel reflet de la volonté du peuple, a-t-il relevé, dans une déclaration à la TAP. Le dirigeant du Front populaire, Mongi Rahoui, a qualifié l'initiative d'Ennahdha d'«d'appât» et d'«opération séduction» visant les personnalités politiques qui convoitent le Palais de Carthage. «Le mouvement Ennahdha veut reproduire l'ancienne procédure qui a abouti à l'élection d'un président de la République sans réelles prérogatives», a-t-il ajouté dans une déclaration à la TAP. Le consensus évoqué par le mouvement Ennahdha est «surréaliste» et ne sert pas l'intérêt général du pays, a-t-il estimé. Le mouvement Ennahdha a proposé, jeudi, d'engager des concertations pour choisir un candidat consensuel à la prochaine élection présidentielle. Lors d'une conférence de presse, jeudi à Tunis, Ali Laârayedh, membre du bureau exécutif d'Ennahdha, a indiqué que le mouvement entamera des contacts avec les partis, les organisations et les personnalités nationales pour des concertations.