Le président provisoire de la République fait part de sa compréhension concernant la colère des familles des martyrs de la révolution Le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a reçu hier, à Carthage, plusieurs familles des martyrs et blessés de la révolution sur fond des jugements rendus, récemment, par la cour d'appel militaire de Tunis. Helmi, le frère du martyr Ghassan Cheniti, a déclaré au terme de la rencontre, que Marzouki s'est montré compréhensif envers les familles. Le président provisoire de la République a soutenu l'idée de former une commission d'experts pour trouver des solutions à cette question, à travers la création de chambres judiciaires spécialisées dans les affaires des martyrs et blessés de la révolution de la liberté et de la dignité, a-t-il affirmé. Selon un communiqué de la présidence de la République, le frère du martyr a qualifié de « désastreux » les verdicts de la justice militaire qui comportent des « violations claires et évidentes ». Samedi 12 avril 2014, la Cour d'appel militaire de Tunis a condamné à trois ans de prison, avec levée de l'interdiction de voyage, l'ancien ministre de l'Intérieur et l'ancien directeur de la sécurité présidentielle ainsi que d'autres responsables sécuritaires. Des verdicts qui ont suscité une vive polémique dans les milieux politiques, avant de gagner la société civile nationale et internationale. D'autre part, les nouveaux rebondissements dans le dossier des martyrs de la révolution, après les verdicts rendus récemment par la justice militaire, ont été au centre d'un entretien hier entre le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, et des représentants du collectif de défense des familles des martyrs et blessés de la révolution. Me Omar Safraoui a déclaré, à l'issue de la rencontre, que les décisions de la cour d'appel militaire de Tunis sont «inadmissibles». Il a appelé à la création d'une commission d'enquête pour vérifier le bien-fondé de ces jugements, faute de quoi «le processus de la révolution risque d'être avorté». De son côté, Me Leïla Hadded a affirmé avoir transmis au président Marzouki le « refus catégorique » des familles des martyrs et blessés de la révolution des verdicts de la cour d'appel militaire qui, a-t-elle estimé, constituent une «tentative d'assassinat de la révolution». Pour Me Hadded, toutes les institutions de l'Etat sont appelées à se mobiliser contre un éventuel retour des caciques de l'ancien régime et à réhabiliter les martyrs et blessés de la révolution à travers un procès équitable qui rend justice aux familles et redonne du prestige à la loi aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale.