Le siège de l'Unft ferme ses portes. Cette décision, prise par le personnel à bout de force et de patience, intervient comme l'ultime acte de pression, susceptible d'inciter l'Etat à agir, enfin, pour octroyer à l'organisation la subvention qui lui revient de droit Après 15 mois de survie sans salaire et sans revenu aucun, les employés de l'Unft disent stop aux promesses non tenues de l'Etat et aux espérances perpétuellement avortées. Les représentants des délégations régionales de l'organisation se sont déplacés, hier à Tunis, pour bénir la fermeture du local central, sis à Bab Bnet, et organiser un sit-in en guise de protestation contre le laisser-aller de l'Etat. «Nous avons fermé le local car nous sommes dans l'incapacité matérielle et psychologique de continuer à faire comme si de rien n'était. Nous avons prévenu la présidente de l'Unft de notre intention au préalable. Cette action ne vise aucunement à lui manquer de respect ni à lui mettre des bâtons dans les roues. Notre unique souci consiste à pousser les parties concernées à tenir leurs engagements vis-à-vis de l'organisation et de son personnel », indique une employée de l'Unft qui préfère garder l'anonymat. Retenue par d'autres engagements, Mme Radhia Jerbi, présidente de l'Unft, n'était pas présente hier lors de ce moment critique. Elle considère cependant qu'une pareille initiative risque de nuire à l'organisation, surtout que les négociations avec le Premier ministère semblent s'acheminer, enfin, vers le dénouement. «Suite aux négociations avec le Premier ministère, une réunion de la commission chargée de subventionner les associations est envisagée pour la semaine prochaine. Cette réunion est destinée à statuer sur le dossier de l'Unft. J'ai tenu le personnel au courant de l'avancement du dossier. Ces réactions traduisent une méfiance quant aux promesses officielles », déclare-t-elle à La Presse. Mieux encore : la présidente de l'Unft avait chargé deux employés de se rendre au Premier ministère pour s'assurer de l'avancement du dossier. «Le personnel, indique Mme Jerbi, est au bout de la déprime. Il a perdu toute confiance en l'Etat et ne croit plus aux promesses, ce qui est parfaitement compréhensible. L'ex-gouvernement nous a assommés de promesses des mois durant sans suite notable. De son côté, l'Ugtt nous a rassurés, il y a deux mois, pour intervenir et trouver une solution au problème. Mais les promesses de M. Houssine Abassi, tout comme celles de l'ex-gouvernement, n'ont pas été tenues », renchérit la présidente de l'Unft. Et d'ajouter que, selon une source fiable du Premier ministère, les redevances propres à 2014 ne tarderont pas à être versées à l'organisation et que celles de 2013 et de 2012 seront prochainement discutées. Aujourd'hui, l'Unft est assiégée par son propre personnel, lequel a été depuis plus d'un an pris en otage « financier » par l'Etat...