Le mouvement Nida Tounès accentue le travail dans les régions. Le parti met le cap sur les élections... La quatrième réunion du Conseil national ordinaire du mouvement Nida Tounès, tenue hier, n'a pas été sans nouveauté. En effet, on a annoncé l'intégration dans le parti de Mohamed Ennaceur, ancien ministre sous Bourguiba des Affaires sociales et l'un des candidats du Dialogue national à la présidence du gouvernement qui est revenue finalement à Mehdi Jomâa. Le Conseil national de Nida Tounès a accordé à Ennaceur le poste de vice-président, un poste qui lui a été proposé, avant son adoption, par le président du mouvement, Béji Caïd Essebsi. «C'est une intégration qui nous fait honneur. Mohamed Ennaceur sera d'un grand apport pour le parti», a commenté Lazhar Akremi, membre du bureau exécutif de Nida Tounès. Pour sa part, le secrétaire général du bureau exécutif, Taïeb Baccouche, a souligné que l'intégration d'Ennaceur était prévue depuis un bon moment, «mais pour certaines raisons, elle n'a pu avoir lieu», a-t-il indiqué. «J'étais un peu loin des partis tout en maintenant des contacts avec eux et observant ce qu'ils font et les résultats qu'ils réalisent. Après l'adoption de la Constitution, autour de laquelle on a noté un large consensus et qui est ouverte sur leurs libertés, et le choix d'un gouvernement de consensus, les choses vont dans le bon sens. Hier j'étais indépendant, car je devais l'être. Aujourd'hui, je ne peux rester les bras croisés et il a fallu que je choisisse un parti. J'ai vu que Nida Tounès est fondé sur des principes qui vont de pair avec les aspirations des Tunisiens et que ses membres sont généralement pour le consensus, la solidarité et l'unité», a souligné Mohamed Ennaceur. Deux nouveaux comités Sur le plan organisationnel, ce conseil ordinaire de Nida Tounès a donné naissance à deux nouvelles structures : le comité directeur et le comité du règlement intérieur. Le premier ressemble à un bureau politique regroupant 30 dirigeants dont le président Béji Caïd Essebsi et son vice-président, Mohamed Ennaceur. Le second comité est plutôt un conseil de discipline qui sera composé de Lazhar Karoui Chebbi, membre fondateur, Taoufik Bouechba, professeur de droit et membre du bureau exécutif, et Jaouida Guiga, juge et membre du comité élargi. Ce comité va statuer sur les questions relevant des affaires internes du parti, notamment la rédaction d'un règlement intérieur. Parmi ces dossiers figure, en bonne place, celui de Abdelaziz Mzoughi, dont l'adhésion a été gelée depuis une semaine. A noter que lors d'une conférence de presse tenue après le Conseil national de Nida Tounès, Khemaïes Ksila, membre du comité directeur, a indiqué que le président du parti, Béji Caïd Essebsi, avait souligné à propose de cette affaire que la formulation d'excuses de la part de Mzoughi suffira pour qu'il reprenne sa place, comme si de rien n'était. Il ouvre ainsi une brèche pour dépasser cette affaire. Elections en point de mire Ksila a ajouté que le conseil a débattu de la situation générale et notamment politique du pays, à la lumière des dernières évolutions, comme l'adoption de la Constitution et l'installation d'un nouveau gouvernement. Il a indiqué que son parti salue «les efforts des constituants démocrates et de la société civile». Il a rendu hommage aux martyrs de la nation «dont l'apport était décisif, a-t-il fait remarquer, quant à la réussite de la Tunisie à se débarrasser du gouvernement de la Troïka et son remplacement par un autre de technocrates». Cependant, il a affirmé que son parti a plusieurs réserves concernant la Constitution et le gouvernement de Mehdi Jomâa. «Le Conseil national de notre mouvement recommande à ce gouvernement de préserver la neutralité, de revoir les nominations partisanes, de respecter l'engagement envers la feuille de route du Quartet, de dévoiler la vérité quant aux assassinats et de mettre fin à la violence et au terrorisme». Ksila a passé en revue les points indiqués dans un communiqué du Conseil national de Nida Tounès, et dans lequel il a insisté sur la nécessité d'engager un audit auprès de tous les ministères. Aussi, il a mis en garde contre les manœvres de certaines parties de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui tendent à pousser cette dernière vers l'adoption de certaines nouvelles lois, loin du consensus, ce qui pourrait provoquer la division au sein des Tunisiens. Ksila a cité en exemple les lois portant sur les mosquées, les «habous» et l'immunisation de la révolution, tout en précisant que le rôle de l'ANC dans cette phase transitoire devra se limiter au parachèvement du processus électoral et au soutien du gouvernement dans sa mission. Le Conseil national insiste sur ses choix stratégiques en ce qui concerne les élections, réitère son attachement au Front du salut et à l'Union pour la Tunisie, et qu'il tend toujours à élargir le front démocratique et civil en tant que nécessité pour sauver la Tunisie et réconforter son avenir. Sur le plan des relations internationales, le Conseil appelle à redresser le processus vers une diplomatie basée sur le respect de la souveraineté des pays voisins et frères : «Il faut rester loin de la politique d'aliénation derrière des axes, ce qui ne va pas avec les fondements traditionnels de la Tunisie en la matière», ajoute Ksila. Il s'est d'autre part étalé sur les actions de promotion menées par son parti dans les régions afin de renforcer ses rangs en attendant les dates des élections. Un comité directeur Le Conseil national du mouvement Nida Tounès a adopté, lors de cette quatrième réunion ordinaire, une nouvelle structure, outre son bureau exécutif et son comité élargi. Il s'agit d'un comité directeur, présent auparavant dans une structure informelle, et qui comporte 30 membres dont le président du parti, Béji Caïd Essebsi, et son second, Mohamed Ennaceur. Les autres membres sont : Taïeb Baccouche, Ridha Belhaj, Salma Elloumi Rekik, Lazhar Akremi, Mohsen Marzouk, Anis Ghedira, Lazhar Karoui Chebbi, Ouafa Makhlouf, Sameh Dammek, Boujomâa R'mili, Salim Chaker, Khemaïes Ksila, Mohamed Ben Romdhane, Abdelaziz Kotti, Abderraouf Khammassi, Faouzi Elloumi, Hafedh Caïd Essebsi, Saïd Aïdi, Saïda Garach, Bochra Belhaj H'mida, Najoua Makhlouf, Noureddine Ben Ticha, Mustapha Ben Ahmed, Abdelmajid Sahraoui, Mondher Belhaj Ali, Khaled Chaouket, Rafaâ Ben Achour et Mounir Ben Miled. «C'est une nouvelle structure, qui donne plus de clarté au travail au sein du parti et à son organisation, et notamment à l'image du parti aux yeux de ses adhérents. C'est quelque part un bureau politique», a commenté Noureddine Ben Ticha, l'un des membres de ce comité directeur. N.H.