Un groupe d'inventeurs tunisiens a été honoré lors de la tenue de la trentième édition du salon français Inventech, qui s'est tenu les 19 et 20 octobre à Paris dans les Jonquières. Sélectionnés lors du dernier salon mondial des inventeurs Moug'innov, qui s'est tenu du 13 au 15 septembre à Cannes, ces derniers ont présenté des inventions très intéressantes qui ont retenu l'attention d'un public averti. Habitué aux prix et aux distinctions, la jeune et brillante Hayet Omri s'est, encore une fois, distinguée en remportant la médaille d'or qui a récompensé les recherches qu'elle a réalisées sur la valorisation des engrais biologiques et des déchets végétaux. Une autre médaille a également été décernée à Amine Ghariani, étudiant-doctorant à l'Institut supérieur d'art et de métier de Sfax qui a inventé une peinture non polluante, exempte de produits chimiques et fabriquée essentiellement, à partir de déchets biologiques (grignon biologique). Le jeune inventeur, qui avait rencontré Moncef Ben Salem, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avait évoqué avec lui les problèmes et les difficultés que rencontrent les jeunes chercheurs en Tunisie, obligés de financer seuls leurs travaux et recherches. Un autre inventeur tunisien Habib Ayoub a également reçu une médaille pour le projet qu'il a présenté . L'octonasse, c'est le nom qu'il a choisi pour son invention, est un système de piège à poissons inspiré des techniques de pêche ancestrales qui permet d'éviter de décimer les bancs de poissons sur les côtes. Il s'agit d'aménager sur les côtes un grand bassin, équipé de portes par lesquelles entrent les poissons qui peuvent se réfugier, se reproduire et se nourrir à l'abri des récifs artificiels installés à l'intérieur. Les pêcheurs pêchent la quantité dont ils ont besoin, évitant ainsi le massacre lié aux techniques de pêche sauvage qui ont conduit à la disparition de milliers de poissons. Un autre jeune Tunisien a été également honoré au cours de ce salon des inventeurs, placé sous le patronage du président français: Mourad Khemiri a reçu la médaille de bronze pour l'invention d'un appareil de disjonction maxillaire assisté électroniquement. Bien qu'il ait présenté ce projet en Tunisie et qu'il n'ait bénéficié d'aucun encouragement, l'inventeur, qui a été approché par des investisseurs étrangers, garde l'espoir de voir son projet intéresser des investisseurs de son pays. Mais il faut se rendre à l'évidence: alors que leur génie est reconnu à l'étranger et que des prix leur sont décernés pour récompenser leur ingéniosité, les inventeurs tunisiens ne connaissent que des déboires dans leur propre pays et ne bénéficient d'aucun encouragement ni soutien financier. Au lieu de contribuer à faire évoluer la filière recherche-développement, leurs projets finissent dans les tiroirs.