En réaction aux déclarations faites par le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, samedi soir, sur la chaîne de télévision El Watanya 1, des représentants de quelques partis politiques, participant hier aux réunions informelles du dialogue national se sont déclarés «inquiets» de l'attachement du chef du gouvernement au principe de la corrélation entre les processus constituant et gouvernemental. Certains participants estiment que le chef du gouvernement campe sur des déclarations prononcées dans son discours, à l'ouverture des travaux du dialogue national, le 5 octobre dernier. Les représentants du Quartet parrainant le Dialogue national ont refusé de réagir à ces déclarations par respect à leurs positions en tant qu'indépendants et ont préféré attendre les résultats du débat ouvert qui se poursuit depuis samedi. Samir Ettaïeb du parti El Massar a indiqué que Laârayedh a insisté sur la corrélation entre les deux processus, constituant et gouvernemental, ajoutant que cette vision aura un impact sur le déroulement des réunions informelles pour la préparation du Dialogue national. Le président du parti populaire progressiste, Hichem Hosni, a, pour sa part, précisé que le chef du gouvernement avait déclaré dans son interview télévisée que la démission du gouvernement n'aura lieu qu'après l'achevèment du processus constituant et l'adoption de la Constitution. Il a ajouté que ses déclarations étaient contradictoires avec la feuille de route proposée par le Quartette. «Au cas où le mouvement Ennahdha camperait sur sa position, le dialogue serait voué à l'échec», a-t-il mis en garde. De son côté, Mongi Rahoui, dirigeant au sein du Parti des patriotes démocrates unifié, a indiqué que le refus par le mouvement Ennahdha de la formation d'une commision chargée du processus gouvernemental, confirme son manque de sérieux dans la recherche d'une solution. En contrepartie, Abdelhamid Jelassi, du mouvement Ennahdha, a souligné que le gouvernement ne s'engagera à démissionner qu'après avoir clarifié les processus électoral et constitutionnel, fixé la date des élections et créé l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Il a affirmé que son parti avait émis des réserves sur la formation de la commission du processus gouvernemental en raison de la situation générale dans le pays, réitérant l'entière adhésion de son parti au dialogue national. Il convient de rappeller que le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, a indiqué, samedi soir, sur la chaîne nationale El Watanya 1 qu'il n'y avait pas de délai fixé pour la démission du gouvernement, estimant que la feuille de route sera issue du Dialogue national et pas avant. Laârayedh a ajouté que la feuille de route telle qu'elle a été dévoilée dans sa première mouture ne pouvait pas être appliquée intégralement.