Vingt-quatre partis représentés au sein de l'ANC entament aujourd'hui un marathon de concertations supposées durer quatre semaines Aujourd'hui et à partir de 9 heures du matin résonneront, enfin, les trois coups annonçant l'ouverture du Dialogue national, au Palais des congrès à Tunis. «La séance inaugurale sera marquée par les allocutions du secrétaire général de l'Ugtt au nom du Quartet parrain du dialogue, des trois présidents, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Ali Laârayedh et des représentants de la Troïka ainsi que du Front du salut national. Les participants poursuivront ensuite leurs travaux à huis clos pour se mettre d'accord sur l'ordre du jour du dialogue, c'est-à-dire les questions qui seront discutées en fonction du calendrier établi dans la feuille de route», confie à La Presse Sami Tahri, porte-parole de l'Ugtt. Le nombre des partis qui prendront part aux travaux du dialogue censés s'étendre sur un mois s'élève à quelque 24 partis représentés au sein de l'Assemblée nationale constituante. (Lors du 2e round du dialogue tenu le 16 mai 2013, ils étaient au nombre de 16). Un mois est suffisant si... Du côté du Front du salut national, on apprend que les partis qui seront présents sont : Al Joumhouri, Al Massar, Nida Tounès, le Parti des travailleurs et Al Watad. A la question de savoir pourquoi le front a accepté que les travaux du Dialogue se tiendront à huis clos contrairement à ce que voulaient les médias, une source proche du même Front indique : « Nous cherchons à réduire au maximum les points de désaccord. Toutefois, nous sommes déterminés à faire en sorte que la feuille de route soit activée immédiatement. Nous ferons tout pour que le dialogue ne s'éternise pas ou soit dévié de ses objectifs initiaux : avec les quatre semaines prévues pour la clôture du dialogue, en premier lieu la formation du prochain gouvernement de compétences nationales, sont largement suffisantes à condition qu'il y ait une réelle volonté politique de la part des participants de faire réussir ce grand rendez-vous de dialogue et de concertation». «Le clou du dialogue, estime-t-il, c'est bien le choix de la personnalité qui formera le gouvernement à venir ainsi que les ministres qui le composeront. Quant à la problématique de l'Isie et en dépit de l'imbroglio juridique apparu à la suite de la dernière ordonnance émise par le Tribunal administratif, je suis convaincu également qu'elle peut être dépassée au cas où nous nous entendrions sur une solution qui recevra l'aval de tous les participants». Reste l'épineux problème des constituants légalistes qui multiplient les déclarations annonçant leur rejet du processus du dialogue national dans son ensemble. Pour notre source, «ces constituants ont pleinement le droit de s'opposer au processus. Mais il existe un mécanisme démocratique qui tranchera au moment qu'il faut. C'est bien à la majorité au sein de l'ANC que reviendra le dernier mot. En tout état de cause, c'est la Troïka bénéficiant de cette même majorité qui décidera au final». Repères : Les questions qui seront débattues Selon la feuille de route du Quartet parrain du Dialogue national, les participants auront à débattre des questions suivantes : – La formation d'un gouvernement de compétences nationales présidé par une personnalité indépendante. Les membres de ce gouvernement ne seront pas candidats aux prochaines élections. – L'annonce par le gouvernement Laârayedh de sa démission dans un délai maximum de trois semaines. – Le parachèvement par l'ANC, dans un mois, de l'adoption de la Constitution, de la future loi électorale et de la composition et de l'installation de l'Isie.