Les légalistes de Wafa, d'Al Mahabba, du Courant démocratique et du CPR, soutenus par certaines personnalités, s'opposent à Ennahdha, au Front du salut national et au quartet, parrain du dialogue national Encore, un nouveau front en gestation. Cette fois, il s'agit d'un front qui «dénonce à la fois le comportement du Front du salut national, les marchés secrets conclus entre Nida Tounès et Ennahdha et les négociations en cours pilotées par le quartet du dialogue national», comme le souligne Saïd Kharchoufi, porte-parole de Tayyar Al Mahabba. «Mardi soir, révèle notre interlocuteur, le siège du parti Wafa a abrité une réunion préparatoire ayant pour objectif la tenue d'un Congrès national pour la rectification du processus de la révolution. Plus d'une quarantaine de personnalités ont assisté à cette réunion. Elles représentent le CPR (4 membres du bureau exécutif), le Courant démocratique, Tayyar Al Mahabba (Saïd Kharchoufi et Skander Bouallagui), le Front de la réforme (Mohamed Khoja). Abderrazak Kilani, ex-bâtonnier des avocats, le magistrat Mokhtar Yahiaoui et Skander Rekik (démissionnaire d'Al Amen) ont assisté en tant que personnalités indépendantes. Une autre présence qui n'est pas passée inaperçue, celle de Imed Dghij, chef de la ligue de protection de la révolution au Kram. A l'ordre du jour de la réunion : l'examen de la crise qui secoue actuellement le pays». Ennahdha à l'index La majorité des participants à la réunion ont appelé au maintien du gouvernement Laârayedh, au retour immédiat de l'ANC à ses activités et ont «incité Ennahdha à ne pas conclure de marchés louches avec Nida Tounès». Kharchoufi ajoute : «Tous les présents ont été unanimes à faire endosser la responsabilité de l'écroulement du processus démocratique à Ennahdha au cas où il accepterait le départ du gouvernement Laârayedh et la formation d'un gouvernement de compétences a-politiques». S'agit-il d'un nouveau front qui vient s'ajouter à ceux déjà en œuvre, à savoir le Front national du salut et la Troïka ? «Oui, mais nous n'avons pas encore convenu de l'appellation que notre future alliance portera. Toutefois, nous sommes déterminés à nous opposer par tous les moyens légaux à toutes les manœuvres souterraines et à la logique des concessions et des marchés conclus dans les antichambres des hôtels de Paris ou de Hammamet. Pour nous, ces pratiques sont en contradiction totale avec la démocratie et avec le respect de la volonté du peuple», répond Kharchoufi. Interrogé sur la participation de Imed Dghij à la réunion, il précise : «C'est Wafa qui a lancé les invitations à tout le monde. Dans notre parti Tayyar Al Mahabba, nous avons pour principe de prendre part à tous les débats sans que cela signifie que nous partageons les idées ou les orientations développées par les autres invités». Il est à préciser qu'Ennahdha n'a pas été invité à la réunion du mardi soir.