«Les industries manufacturières ainsi que les secteurs du tourisme et du phosphate et dérivés n'ont pas encore retrouvé leur rythme d'activité normal», mentionne le rapport de la BCT. La révision à la baisse du taux de la croissance économique de cette année de 4,5 à 4% a alimenté les doutes quant à la réalisation d'une telle performance. La morosité des marchés européens ainsi que la dégradation de l'environnement, politique et social, national risquent de freiner tous les efforts consentis pour confirmer la timide relance économique de l'année 2012. Selon le rapport annuel de la BCT, «croissance de 4%, qui sera tirée aussi bien par la reprise de l'activité de la plupart des secteurs d'activité que par la relance de la demande intérieure». La persistance de la crise de la zone euro limite la contribution de la demande extérieure à la croissance. L'analyse sectorielle de la croissance montre une consolidation de l'activité économique de la majorité des secteurs «plus particulièrement les services, les industries non-manufacturières et, à un degré moindre, les industries manufacturières», peut-on lire sur le rapport. Par contre pour la même année 2013, les prévisions tablent sur une contraction de la valeur ajoutée et une baisse de la production dans l'agriculture et la pêche, notamment une baisse importante de la production de céréales. Dans la même lignée, les secteurs exportateurs, créateurs d'emplois et générateurs de devises, subiraient de plein fouet le ralentissement de la demande extérieure. Ce ralentissement, selon le rapport annuel de la BCT, continuera de peser sur les perspectives de croissance des secteurs exportateurs, notamment les industries textiles, habillement, cuirs et chaussures et les industries mécaniques et électriques. En somme, les échanges extérieurs évolueraient au rythme de la récession de la zone euro. «Les industries manufacturières les secteurs du tourisme et du phosphate et dérivés n'ont pas encore retrouvé leur rythme d'activité normal», mentionne le rapport. Ce fléchissement de la demande extérieure serait compensé par la demande intérieure qui, selon le budget économique, «contribue à la croissance avec une poursuite de l'accroissement des investissements suite à l'effort fourni pour l'accélération de l'investissement public», rappelle le rapport. En outre, une amélioration de l'environnement des affaires reste attendue ce qui permettra de soutenir l'investissement privé. Pour ce qui est de la consommation nationale «elle connaîtra également une croissance soutenue compte tenu des augmentations salariales et du programme de recrutement dans le secteur public ainsi que des mesures en matière d'aides sociales». Il est prévu, par ailleurs, une atténuation du déficit courant «qui restera, toutefois, à un niveau élevé et une poursuite des pressions sur le budget de l'Etat compte tenu de l'importance des besoins d'investissements publics, d'une part, et des dépenses au titre des traitements et salaires et de compensation, d'autre part, contre une progression moins importante des recettes propres de l'Etat.» Cependant, l'incertitude politique et les tensions sociales persistantes au niveau national conjuguées à la détérioration continue de la situation économique dans la zone euro ont pesé sur l'activité de certains secteurs, surtout les industries extractives et les industries manufacturières exportatrices. Source: Rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie