L'heure est à l'union sacrée autour de l'armée nationale et des forces de sécurité à la suite du lâche assassinat des soldats tombés hier sur le champ d'honneur à Chaâmbi L'armée nationale aux aguets à Jebel Chaâmbi traquant les terroristes qui y sont toujours retranchés a donné, hier, neuf nouveaux martyrs tombés sur le champ d'honneur. En effet, avant la rupture du jeûne, 9 soldats en mission de ratissage dans la zone indiquée ont été lâchement assassinés par un groupe de terroristes. Le ministère de la Défense précise, dans un communiqué, que trois (03) autres militaires ont été blessés dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule. Ces militaires venaient en aide à leurs camarades tués. Dans la foulée de cet événement tragique, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a décrété un deuil national de trois jours avec la mise en berne des drapeaux. De son côté, le Conseil supérieur de sécurité a décidé la «création de zones militaires interdites dans les zones frontalières». Les membres du Conseil ont appelé également à développer le plan de communication des autorités sécuritaires et militaires afin de lui conférer davantage d'efficacité. Résister au complot terroriste Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, condamne le lâche assassinat des neuf soldats à Chaâmbi et précise: «C'est un acte terroriste qui vient de donner des preuves supplémentaires qu'un gouvernement d'union nationale s'impose pour faire face au terrorisme qui s'installe dans notre cher pays. L'heure est grave. Il faut que tous les partis, toutes tendances confondues, s'unissent pour résister au complot terroriste qui menace notre intégrité territoriale, notre pays. Nos chers soldats et forces de sécurité qui sont en train de tomber sur le champ d'honneur doivent sentir que les Tunisiens sont derrière eux et qu'ils les soutiennent inconditionnellement. Le front intérieur doit se constituer tout de suite et on doit oublier toutes nos querelles et défendre ensemble notre pays». De son côté, Riadh Ben Fadhl, secrétaire général du parti Al Qotb, appelle à l'union sacrée autour de notre armée, estimant que «le dossier Chaâmbi n'a que trop duré et il est techniquement impossible de justifier l'injustifiable». Il ajoute : «Nous savons que des données satellitaires et des systèmes de visée nocturne et de détection nocturne ont été remis à l'armée nationale et donc au vu des équipements actuels de nos troupes, l'assassinat de nos neuf soldats martyrs pose un vrai problème qui dépasse la sphère du technique pour se poser en termes de politique. Je me pose la question suivante: notre armée a-t-elle les coudées franches pour éradiquer les forces terroristes qui se servent des montagnes de Chaâmbi comme arrière base à l'instar du Hoggar et de l'Idir en Algérie?». Les déclarations du général Rachid Ammar sont-elles en cours de concrétisation ? Pour Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du travail patriotique démocratique, il est urgent de revoir «les politiques mises en œuvre pour contrer le terrorisme qui ont lamentablement échoué. Le général Rachid Ammar a déjà tiré la sonnette d'alarme et je me demande si ses déclarations à Ettounsiya ne sont pas en train de se concrétiser. J'appelle les Tunisiens à la cohésion totale autour de notre armée et à se dresser comme un seul homme pour éradiquer le terrorisme et ses commanditaires. Le gouvernement actuel assume pleinement la responsabilité de ce qui se passe et il n'est plus acceptable de minimiser les dangers qui menacent le pays et de continuer cette politique déplorable de rétention de l'information. La mauvaise gestion du dossier sécuritaire par le gouvernement donne raison à ceux qui appellent à son départ et à la formation d'un nouveau gouvernement qui fera de la sécurité sa priorité absolue». Nous y reviendrons.