Le potentiel de rebondissement de l'économie tunisienne ne demande, selon le dernier rapport de la BCT, qu'à être libéré des contraintes et des obstacles divers: productifs, commerciaux ou monétaires, politiques ou institutionnels qui continuent de l'obérer. L'économie tunisienne est à la croisée des chemins. Les résultats de l'exercice 2013 auraient des répercussions directes sur les performances ou les contre-performances des années prochaines. Dans cette perspective, l'objectif pour cette année est bien clair : « Conforter la relance timide de 2012 et inscrire l'économie tunisienne, dès 2014-2015, dans l'orbite d'une croissance élevée, durable et équitable», selon le rapport annuel de la BCT. En 2013, l'économie nationale, d'après le même rapport, évoluerait, d'une part, au rythme des « upside risks », les risques positifs, ceux qui sont susceptibles de valoriser davantage les points forts de l'économie tunisienne, et, d'une autre part, de la persistance des « downside risks », les risques négatifs, ceux qui menacent de détériorer davantage les équilibres macroéconomiques du système de développement national tunisien. « L'année 2013, voire l'année 2014 aussi, devraient justement cibler ce double processus vertueux de maximisation des risques positifs et de minimisation des risques négatifs, si l'on veut créer les conditions optimales d'un retour durable de l'économie nationale à un nouveau cycle de croissance forte, soutenable et inclusive. », peut-on lire sur le mot du gouverneur qui synthétise ledit rapport. Toutefois, les quelques indicateurs disponibles du premier semestre de l'année en cours semblent remettent en cause le succès de la stratégie du double ciblage. « Les performances s'annoncent, en effet, plus rares hélas! que les contre-performances. », mentionne le gouverneur. Et de renchérir : « Au point d'anticiper une année économique et sociale 2013 plutôt morose, aux côtés d'une année politique percluse encore d'incertitudes diverses, quant aux grandes échéances constitutionnelles et électorales censées annoncer l'épilogue d'une transition dont la société politique comme la société civile souhaitent vivement la fin. ». Un situation aggravée par les séquelles d'une difficile première année de révolution et une deuxième affichant une timide croissance. A cet égard, le mot du gouverneur rappelle le sombre bilan : « Détérioration des grands équilibres macroéconomiques internes et externes: déficit budgétaire et déficit des opérations courantes en hausse, aggravation de l'endettement public extérieur, accélération du rythme de la dépréciation du taux de change du dinar vis-à-vis du Dollar et de l'Euro, épuisement rapide des avoirs nets en devises, dérive de l'inflation de l'indice des prix à la consommation, etc... Et cerise sur le gâteau, dégradation accélérée du risque souverain tunisien par la quasi-totalité des agences internationales de notation ». Le risque du « double dip », le double effondrement, guettait l'économie en 2012. Mais le rapport n'a pas manqué de mettre en exergue les « pousses vertes » qui essaimaient le tableau de bord du développement tunisien à fin 2012. « L'inflexion remarquable, vers le meilleur, enregistrée par le taux de croissance du PIB, après une année 2011 proprement désastreuse, l'arrêt de la progression du taux de chômage, la nette amélioration du stock des avoirs nets en devises étrangères... », autant de pousses vertes sont énumérées dans le rapport. Pour conclure, le Gouverneur a mis l'accent sur le potentiel de rebondissement dont dispose encore l'économie tunisienne, « et qui ne demande qu'à être libéré des contraintes et des obstacles divers: productifs, commerciaux, ou monétaires, politiques ou institutionnels qui continuent de l'obérer ».