Finalement, on n'aura rien vu venir des promesses «triomphalement» données, la veille du mois de Ramadan, par les services d'hygiène, de ratisser large et d'avorter toute velléité transgressant la loi dans ce domaine ô combien vital pour la santé du citoyen. Pour en avoir le cœur net, il suffira d'une tournée dans le marché municipal de la ville de l'Ariana. Là où des quantités de viandes s'offrent, impunément, des séances de bronzage sous un soleil de plomb ! Dehors, c'est encore pire, avec ces innombrables et incontrôlables étals anarchiques exposant à la vente, à ciel ouvert, des denrées alimentaires facilement périssables, tels que les laitages, le pain, les fruits et la malsouka. Et puisque pas d'empêcheur de danser en rond, les vendeurs de zlabia, mekhareq, makroudh et autres sucreries ont vite... attrapé le virus, en rivalisant d'infractions d'hygiène. Et cela sans prendre le soin de protéger leur marchandise contre les rayons du soleil et l'invasion conjuguée des mouches et moustiques! Désolant. Une passivité injustifiée Et dire que ce décor lugubre et maussade fait encore de la résistance, en pleine canicule et dans une période de consommation record. D'où la question de savoir où sont passés les services de contrôle d'hygiène. Et pourtant, tant le ministère de la Santé que les municipalités avaient promis de sortir leur artillerie lourde à l'occasion du mois du jeûne, tout en martelant qu'ils mèneraient la vie dure à tous ceux qui feront fi de la loi. A la question de savoir pourquoi il s'aventure à «ignorer» les conditions d'hygiène, un vendeur de lait et dérivés nous a répondu laconiquement qu'il n'a pas besoin d'une leçon de morale ! Un signe qui ne trompe pas sur l'audace excessive de certains commerçants manifestement motivés par le laisser-aller persistant des services concernés. A ce propos, le secrétaire général de la mairie de l'Ariana nous a précisé que «nos services d'hygiène dont les effectifs ont été renforcés à l'occasion, n'ont jamais baissé la garde. Et nous ferons tout pour régulariser la situation avec la collaboration des autres parties concernées, étant donné qu'il s'agit d'une œuvre collective dont la réussite ne dépend pas seulement de la volonté de la municipalité». Acceptons-en l'augure et prions pour que les actes rejoignent les paroles.